Revue de presse du 8 décembre 2020

Revue de presse



  • Battaglia (Mattea), Roger (Patrick), « Malgré quelques réserves, le Conseil d’État donne son feu vert », Le Monde, nº 23613, 9 décembre 2020, p. 10.


  • Collectif, « Opinion du CCNE sur l’allongement du délai légal d’accès à l’IVG de 12 à 14 semaines de grossesse », Comité consultatif national d’éthique, 8 décembre 2020.

Répondant à la demande formulée le 2 octobre dernier par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, le Comité consultatif national d’éthique a donné aujourd’hui une opinion favorable à l’allongement du délai légal d’accès à l’avortement, contre l’avis de l’Académie nationale de médecine du 10 octobre dernier. Il lève ainsi un obstacle à l’examen de la proposition de loi nº 3292 visant à renforcer le droit à l’avortement portée par la députée Albane Gaillot. Le texte adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 8 octobre dernier pourrait être examiné au Sénat le 20 janvier prochain dans le cadre d’une niche parlementaire du groupe socialiste.

Rappelant que « la pratique d’une IVG ne peut être considérée comme un acte médical ordinaire », le Comité consultatif national d’éthique a fondé son opinion en interrogeant « la question de la bienfaisance et de la non malfaisance à l’égard des femmes » afin « de mieux les protéger » (p. 2). La question de la bienfaisance et de la non malfaisance d’un avortement à l’égard de l’enfant dont la vie est supprimée n’a évidemment aucune place dans cette réflexion.

Le nombre de femmes concernées par l’allongement du délai légal d’accès à l’avortement est évalué au pifomètre entre 1 500 et 2 000 par le Comité consultatif national d’éthique (p. 5), soit très peu au regard des 232 244 avortements perpétrés l’année dernière. Anormalement élevé et relativement constant, ce nombre d’avortements montre bien l’inanité des politiques de « santé publique » mises en œuvre depuis la sinistre « loi Veil » du 17 janvier 1975. Le Comité consultatif national d’éthique semble considérer qu’il ne s’agit là que d’un problème d’« information », laquelle devrait être donnée « aux garçons et aux filles, dès l’école » afin de prévenir les grossesses non désirées (p. 12). L’allongement du délai d’accès à l’avortement au-delà de quatorze semaines de grossesse est au demeurant inepte puisqu’il sera toujours trop court pour certaines irresponsables.

À rebours des velléités de la proposition de loi, le Comité consultatif national d’éthique s’est cependant prononcé en faveur du maintien de la clause de conscience spécifique (pp. 10-12), mais uniquement pour les médecins et les sages-femmes – infirmières, personnel hospitalier et pharmaciens attendront encore.

La seule « opinion divergente » (annexe 4, p. 18) a été formulée par la journaliste Dominique Quinio, ancienne directrice du quotidien La Croix :

« Malgré les aménagements successifs de la loi (délai allongé en 2001, suppression de la notion de détresse en 2014…), la prévention et l’accompagnement des grossesses non désirées ne se font pas dans des conditions satisfaisantes et leur nombre reste élevé. […] Une enquête réalisée auprès des gynécologues obstétriciens, dont des praticiens pratiquant des IVG, montrait d’ailleurs qu’une majorité d’entre eux est opposée à l’allongement du délai. […] Changer régulièrement la loi, comme elle l’a été depuis son adoption, peut apparaître sur le moment comme une “solution”, mais ne règle pas les enjeux de fond liés aux conditions de son application. »


  • Pacary (Catherine), « Elie Semoun filme son “vieux”, pour ne pas oublier », Le Monde, nº 23613, 9 décembre 2020, p. 30.


  • Villiers-Moriamé (Aude), « Divisé, le Congrès argentin rouvre le débat sur l’avortement », Le Monde, nº 23613, 9 décembre 2020, p. 4.

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