Revue de presse du 29 décembre 2020

Revue de presse

Les auteurs commentent un article de Michael J. Rosenfeld et Katharina Roesler publié en 2019, « Cohabitation experience and cohabitation’s association with marital dissolution » [Journal of Marriage and Family, Vol. 81, nº 1, février 2019 (en ligne le 24 septembre 2018), pp. 42-58] et livrent une analyse alternative de la relation entre la cohabitation avant le mariage et l’instabilité conjugale. Les conclusions de Michael J. Rosenfeld et Katharina Roesler vont en effet à l’encontre d’autres articles récemment publiés sur ce sujet. Bien que leur article offre une explication possible, leurs modèles incluent des mesures temporelles multiples et potentiellement déroutantes, suscitant des interrogations sur leurs conclusions. Ce commentaire s’appuie sur des approches utilisées dans des études antérieures sur la cohabitation et l’instabilité conjugale utilisant la même source de données (National Survey of Family Growth).

Les auteurs estiment que les modèles de Michael J. Rosenfeld et Katharina Roesler incluent peut-être trop d’indicateurs temporels. Contrairement à l’étude commentée et conformément à d’autres études récentes, ils constatent que la cohabitation a une relation plus faible avec la dissolution parmi les couples récemment mariés et que la cohabitation avec un conjoint avant le mariage n’est pas associée à l’instabilité conjugale pour les cohortes de mariage récentes. Cette conclusion est valable même en tenant compte de la variation selon la durée du mariage.


En réponse à leurs critiques (article supra), les auteurs de cet article montrent comment la relation entre la cohabitation avant le mariage et la dissolution du mariage peut être mesurée de manière cohérente dans le temps. Leur article de 2019 avait montré que la cohabitation avant le mariage entraîne des taux de dissolution du mariage plus faibles au début de la durée du mariage, mais plus élevés après quelques années de mariage. Une analyse basée sur les cohortes de mariage peut sembler montrer – à tort – que la relation entre la cohabitation avant le mariage et la dissolution du mariage a disparu dans la cohorte la plus récente.

Les auteurs ont étudié la relation entre la cohabitation avant le mariage et la dissolution du mariage à travers le temps civil et à travers les cohortes de mariage à partir des données du National Survey of Family Growth. Ils ont examiné une variété de filtres de données et de stratégies de modélisation, y compris ceux utilisés par leurs critiques, pour montrer comment différents choix de données et de modélisation peuvent biaiser les résultats.

L’analyse de Manning, Smock et Kuperberg repose sur de simples incompréhensions des modèles utilisés. Ils ont rejeté plus de 70 % des années de couple valides disponibles dans les données du National Survey of Family Growth, puis ont utilisé la puissance statistique plus faible qui en résulte pour déclarer une interaction clé insignifiante. Ils traitent les enfants comme une variable invariante dans le temps alors que la présence d’enfants change au cours des relations. Enfin, ils rejettent une vague de données sans explication. Tous ces choix affectent leurs résultats.

Les auteurs maintiennent donc leurs conclusions précédentes : la cohabitation avant le mariage prédit systématiquement des taux plus élevés de dissolution du mariage aux États-Unis.

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