Question sur les réformes du lycée et du baccalauréat

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 51 S (Q), 24 décembre 2020

Féret (Corinne), question écrite nº 19849 au ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports sur les réformes du lycée et du baccalauréat [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 51 S (Q), 24 décembre 2020, pp. 6161-6162].

Corinne Féret (© D.R.)

Corinne Féret (© D.R.)

Mme Corinne Féret attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les conséquences des réformes du lycée et du baccalauréat.

En effet, de nombreux enseignants, éprouvés par la crise sanitaire, s’inquiètent des conséquences de la réforme du lycée. Professeurs et élèves ont dû faire face à des conditions d’apprentissage inhabituelles. Aussi, des enseignants de sciences économiques et sociales (SES), notamment, signalent qu’ils n’ont pas pu achever les programmes de l’année dernière durant la période d’enseignement à distance. Dans le cadre de la réforme, on comprend qu’il sera difficile d’introduire les notions qui n’ont pas pu être abordées tout en avançant dans les contenus de l’année en cours.

De plus, certains dispositifs antérieurs, comme les heures dédoublées et les aides personnalisées, ont été supprimés et non remplacés dans la grande majorité des lycées. Les enseignants s’inquiètent légitimement d’une dégradation structurelle des conditions d’enseignement, d’une diminution importante du nombre d’heures d’enseignement en effectifs réduits, ainsi que d’une augmentation significative de leur charge de travail. Par ailleurs, ils indiquent que les épreuves écrites de spécialité en terminale, comptant pour près d’un tiers de la note finale du baccalauréat, ont été avancées au 15 mars 2021, alors même que les connaissances et la méthodologie des épreuves propres à des disciplines comme les SES, par exemple, ne pourront pas être pleinement assimilées par les élèves. La nouvelle épreuve du grand oral représente 10 % de la note finale du bac, alors qu’aucune heure de cours dédiée n’est prévue dans les emplois du temps pour y préparer les élèves et qu’aucune formation systématique des enseignants n’a été mise en place. Ceci nourrit naturellement les inquiétudes des élèves et des familles.

Aujourd’hui, dans le Calvados comme ailleurs, la réforme du baccalauréat induit une désorganisation du travail des professeurs et personnels. Son calendrier exerce sur les élèves une pression qui les empêche de travailler sereinement. Ce faisant, et compte tenu d’une situation exceptionnelle qui impacte les élèves et les enseignants, elle lui demande si le Gouvernement aménagera les programmes scolaires pour les adapter aux conditions d’apprentissage et d’enseignement, s’il déplacera les épreuves de spécialité du baccalauréat en fin d’année scolaire et, enfin, s’il suspendra l’épreuve du grand oral pour cette année.


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