Revue de presse du 18 décembre 2020

Revue de presse




De plus en plus de femmes tentent d’avorter en dehors des structures médicales officielles. Les estimations du nombre de ces tentatives d’avortement autogéré font cependant défaut. Les auteurs de cette étude ont donc cherché à en estimer la prévalence chez les femmes américaines en âge de procréer. Ils ont mené pour ce faire une enquête transversale du 2 au 17 août 2017 auprès de 14 151 femmes anglophones et hispanophones, âgées de dix-huit à quarante-neuf ans, et membres d’un panel de l’institut d’études de marché GfK. 7 022 femmes (49,6 %, âge moyen de 33,9 ans) ont accepté de participer à l’enquête. Les participantes ayant déclaré un avortement autogéré ont été interrogées sur les méthodes utilisées, les raisons et les résultats. Les chercheurs ont évalué les facteurs associés à l’avortement autogéré (âge, antécédents de santé reproductive, géographie, origine ethnique ou race, statut socio-économique, etc.) et estimé la prévalence projetée de l’avortement autogéré au cours de la vie. Les données ont été analysées du 22 septembre 2017 au 26 mars 2020.

57,4 % des participantes étaient des blanches non hispaniques, 20,2 % des hispaniques et 13,3 % des noires non hispaniques. 15,1 % ont déclaré vivre sous le seuil de pauvreté fédéral. 1,4 % ont déclaré des antécédents d’avortement autogéré. La prévalence à vie projetée de l’avortement autogéré est de 7 %. Les noires non hispaniques (rapport de prévalence : 3,16) et les femmes hispaniques anglophones (rapport de prévalence : 3,74) sont plus susceptibles que les blanches non hispaniques d’avoir tenté un avortement autogéré. Celles vivant sous le seuil de pauvreté fédéral sont également plus susceptibles d’avoir tenté un avortement autogéré (rapport de prévalence : 3,43). Lors de la dernière tentative d’avortement autogéré, 19,8 % des participantes ont utilisé des méthodes physiques, 20 % le misoprostol, 29,2 % un autre médicament et 38,4 % des herbes. Les raisons évoquées les plus courantes sont la facilité et la rapidité (47,2 %), puis le coût des structures médicales officielles (25,2 %). 27,8 % des participantes seulement ont déclaré avoir réussi leur avortement autogéré ; 33,6 % ont déclaré avoir dû subir un avortement ultérieur en établissement médical, 13,4 % ont poursuivi leur grossesse, 11,4 % ont fait une fausse couche, 13,3 % étaient incertaines et 11 % ont signalé une complication.

À partir de l’âge au moment de la tentative d’avortement autogéré et en tenant compte d’une possible sous-déclaration, les chercheurs estiment que 7 % des femmes américaines tentent un avortement autogéré à un moment de leur vie, avec des méthodes généralement inefficaces.


Marius Bodnariu

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