Communiqué de presse de l’association Tombée du nid
Nous avons besoin des organismes autorisés pour l’adoption en France
Demain mercredi 2 décembre les députés vont discuter de la proposition de loi nº 3161 visant à réformer l’adoption.
Nous sommes parents adoptifs de trois enfants :
- Marie, porteuse de trisomie 21
- Marie-Garance, polyhandicapée
- Frédéric-Moïse, pathologie au cervelet
Nous sommes fondateurs de l’association Tombée du nid suivie par 60 000 personnes.
Nous voulons alerter les députés sur une mesure catastrophique de la loi, à savoir la suppression de l’activité en France des OAA (organismes autorisés pour l’adoption).
Les organismes autorisés pour l’adoption recueillent en France des enfants en vue de l’adoption mais c’est de leur activité en tant qu’intermédiaires en vue de l’adoption dont nous voulons témoigner, en tant que famille adoptive.
La moitié des pupilles de l’État (49 % en 2019 selon Adrien Taquet) sont privés d’adoption en raison de la communication difficile entre départements et de la difficulté pour les départements de trouver des familles pour les enfants à particularité (fratries, enfants âgés, enfants handicapés ou malades).
Or, les organismes autorisés pour l’adoption sont là pour pallier cette carence et mettre en relation les familles et les départements.
Notre histoire familiale illustre cette dure réalité.
Nous avons adopté notre fille Marie porteuse d’une trisomie 21 en 2013. Juste après avoir eu notre agrément, nous sommes passés par un organisme autorisé pour l’adoption qui nous a mis en relation avec le département d’origine de notre fille.
Mais l’histoire n’a pas été aussi simple pour l’adoption de notre fille Marie-Garance que nous avons accueillie en 2016, sans passer par les services d’un organisme autorisé pour l’adoption. Après avoir obtenu un nouvel agrément, nous avons dû contacter chaque département par courrier, pour recevoir partout des réponses négatives.
Pourtant, notre notice spécifiait « un enfant de tout handicap et de toute origine ».
Nous avons alors rappelé chaque département pour apprendre que, dans celui qui nous avait envoyé la première réponse négative, une petite fille âgée de seize mois lourdement handicapée (skyzencéphalie kystique bilatérale avec un syndrome de West associé nécessitant d’être nourrie par gastrostomie) était proposée à l’adoption…
Cette histoire nous fait encore froid dans le dos quand on sait à quel point ces enfants ont du mal à trouver une famille d’adoption.
Si le nombre d’enfants adoptés en France, via les organismes autorisés pour l’adoption, est faible, ce n’est pas parce que ces organisations ne sont pas utiles, mais au contraire parce qu’elles sont en nombre insuffisant, certaines ayant dû fermer à regret par manque de moyens pour se développer.
Comment la proposition de loi peut-elle balayer le travail remarquable accompli depuis tant d’années par les organismes autorisés pour l’adoption en France ?
De nombreux départements déplorent, au contraire, le nombre insuffisant d’organismes autorisés pour l’adoption en France et affirment combien leur activité était facilitée lorsque les organismes autorisés pour l’adoption fonctionnaient de pair avec eux…
Nous sommes plusieurs familles à avoir le souhait de monter des organismes autorisés pour l’adoption.
Au lieu de les supprimer, il y a urgence à encourager leur développement afin de tendre au même bien commun qui nous unit tous dans ce débat : permettre à chaque enfant confié à l’adoption de pouvoir jouir de la tendresse d’une famille.
Clotilde et Nicolas Noël
Communiqué archivé au format PDF (305 Ko, 3 p.).
Proposition de loi nº 3161 archivée au format PDF (112 Ko, 20 p.).
Texte adopté par la Commission des lois archivé au format PDF (620 Ko, 21 p.).