Question sur la mise à l’abri des femmes victimes de violences

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 3 S (Q), 16 janvier 2020

Cohen (Laurence), question écrite nº 13815 à la secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations sur la mise à l’abri des femmes victimes de violences [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 3 S (Q), 16 janvier 2020, p. 236].

Laurence Cohen (© D.R.)

Laurence Cohen (© D.R.)

Mme Laurence Cohen attire l’attention de Mme la secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, sur la mise à l’abri des femmes victimes de violences ainsi que sur la mise à disposition d’hébergements d’urgence et temporaires pour accueillir ces femmes, notamment avec leurs enfants.

En effet, le Premier ministre s’était engagé le 3 septembre 2019 à créer 1 000 places d’hébergement, 750 destinées à l’hébergement d’urgence et 250 destinées au logement temporaire. Lors du lancement du Grenelle, un budget prévisionnel de 5 millions d’euros avait été annoncé. La majorité des associations féministes, actrices et acteurs engagés sur le sujet avaient fait part de leur inquiétude sur l’insuffisance de la somme prévue ainsi que de la fragilité du modèle économique.

En outre, les informations sont souvent contradictoires voire erronées.
À titre d’exemple, sur les 5 000 places prétendues créées depuis le début du quinquennat, dans le dossier de présentation des mesures du comité interministériel à l’égalité entre les femmes et les hommes, on peut voir qu’il s’agit en réalité de places d’hébergement que le Gouvernement s’est engagé à maintenir alors qu’elles existaient déjà avant le début du quinquennat.

Ou encore, selon les sites consultés, on constate des disparités criantes de chiffres entre le cabinet du secrétariat d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes et ceux fournis par le cabinet du ministère de la ville et du logement.

Quant à la garantie Visale, elle est étonnée de la voir figurer comme mesure d’urgence entérinée à l’occasion du Grenelle et destinée à mettre à l’abri des femmes en danger, alors qu’elle existe déjà depuis janvier 2016 et qu’elle concerne toute personne en situation de précarité.

Enfin, comme toutes celles et ceux qui travaillent à combattre les violences à l’encontre des femmes, elle est particulièrement inquiète des financements réels accordés à ces hébergements dédiés et la loi nº 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020 ne la rassure aucunement.

Aussi, elle l’interroge sur le nombre de places d’hébergement qui seront effectivement créées en 2020, les moyens et le modèle économique pour les financer.


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