Communiqué de presse des Associations familiales catholiques
Un sondage IFOP pour les Associations familiales catholiques révèle l’ampleur de l’opposition des Français à la « révolution de la filiation » imposée par le gouvernement dans le cadre des réformes sociétales menées sous couvert de la révision des lois de bioéthique.
À de nombreuses reprises, les Associations familiales catholiques ont exprimé leur inquiétude sur les dérives éthiques du projet de loi bioéthique en cours de discussion à l’Assemblée nationale. Elles ont également dénoncé le simulacre de débat que le gouvernement a organisé pour tenter d’imposer cette « loi de tous les dangers » (cf. propos tenus par Emmanuel Macron lui-même).
Les Associations familiales catholiques rendent aujourd’hui publics les résultats d’un sondage exclusif commandé à l’IFOP sur certains articles que le gouvernement préférerait passer sous silence.
Des sondages généraux sur l’ouverture de droits supplémentaires au couples homosexuels existent. Mais aucun n’avait sondé plus précisément les Français sur des conséquences concrètes d’une nouvelle loi sur la procréation médicalement assistée.
Au nom du « progrès », le gouvernement n’hésite pas à abattre des digues éthiques que la France avait toujours, jusque-là, eu à cœur de préserver, au nom de la dignité de la personne humaine et de la protection de l’intérêt supérieur de l’enfant. Ces résultats confirment s’il était besoin que :
- les Français disent non à l’effacement total du père dans la procréation et la filiation,
- les Français disent non aux expériences scientifiques sur les embryons,
- ce débat sur la « révolution de la filiation », encore une fois, ne prend pas assez en compte l’avis des Français, malgré les promesses de consensus et de débat apaisé exprimées par Emmanuel Macron.
- Les Français sont quasiment unanimes (83 %) pour réaffirmer « le droit pour chaque enfant d’avoir un père ».Jean-Louis Touraine, rapporteur du projet de loi, lors des débats en Commission, avait posé comme conviction centrale qu’« il n’y a pas de droit de l’enfant à avoir un père et heureusement ! » Il a même dit souhaiter au plus vite l’ouverture à la gestation pour autrui dans les années à venir, ce qui achèverait définitivement son projet d’une « procréation médicalement assistée sans sexe pour tous ». Or, cet effacement total de la figure du père, qu’elle soit biologique, sociale ou même symbolique, les Français n’en veulent pas ! Même dans le camp de la majorité, les électeurs d’Emmanuel Macron sont 80 % à rappeler leur attachement à ce principe fondateur de la filiation.
- Une immense majorité de Français (91 %) estime préférable que les enfants ne soient pas élevés par une femme seule, rejetant ainsi, et de manière massive, la création délibérée de familles monoparentales par l’accès à l’assistance médicale à la procréation des femmes seules.
- Une très large majorité de Français (65 %) estime que c’est une mauvaise chose d’autoriser des entreprises privées à se lancer sur le marché de la collecte et de la conservation des ovocytes au lieu de réserver ces actes à des organismes publics. C’est un jugement que partagent aussi 62 % des électeurs d’Emmanuel Macron.Par ailleurs, et malgré leurs demandes réitérées, les Associations familiales catholiques n’ont toujours pas eu de réponse de la part du gouvernement sur la manière avec laquelle il entend éviter les dérives de la conservation des ovocytes sans raison médicale : comment garantir aux femmes que l’autoconservation des ovocytes ne va pas déboucher sur des pressions de leurs employeurs ? Comment garantir que la pénurie de gamètes ne va pas se traduire par une marchandisation du corps humain et le développement d’un marché international ? Comment éviter le développement à moyen terme d’un business florissant de la procréation ?
- 82 % des Français ne sont pas favorables (et 57 % pas du tout favorables) à ce que les chercheurs soient autorisés à créer des « embryons animaux chimériques », c’est-à-dire des embryons d’animaux sur lesquels sont greffées des cellules humaines.
- Enfin, plus d’un Français sur deux (54 %) estiment que les Français n’ont pas été suffisamment écoutés et leur avis pris en compte par rapport à ce projet de loi. Nous sommes loin des conditions d’un consensus, ni de celui d’un débat apaisé. Les Associations familiales catholiques dénoncent une fois encore un « grand bricolage » qui ne prend pas en compte les conséquences sociales d’un tel changement et qui modifie en profondeur la filiation sans aucun principe de précaution. La majorité a joué un simulacre de débat :
- en niant les résultats des états généraux de la bioéthique,
- en balayant les réserves de l’Académie de médecine,
- en persévérant à prendre pour référence des études que tous les experts, dont le Comité consultatif national d’éthique, ont jugé inexploitables en raison de leurs biais méthodologiques et de leur manque de recul,
- en arguant du principe de l’égalité entre les couples homosexuels et les couples hétérosexuels, alors que le Conseil d’État avait rappelé dans un arrêt du 28 septembre 2018 qu’exclure les couples de femmes de la procréation médicalement assistée ne pouvait être jugé discriminatoire.
Avec la publication de ce sondage exclusif, les Associations familiales catholiques entendent à nouveau dénoncer avec force la méthode de pseudo-concertation du gouvernement et expriment leurs vives inquiétudes sur les conséquences néfastes multiples de ce projet de loi.
Elles appellent à une Marche avec le collectif d’associations « Marchons enfants » le 6 octobre prochain pour faire entendre la voix des familles, celle des enfants à naître et pour continuer son travail de « lanceur d’alerte » sur cette loi. Les Associations familiales catholiques rappellent le caractère profondément pacifique et respectueux de leur démarche.
Elles demandent instamment au gouvernement de renoncer à ce projet de loi et de promouvoir une politique engagée pour l’écologie humaine et familiale. La famille est en effet un écosystème fragile, cellule de base de la société, et il importe de le protéger.
Communiqué archivé au format PDF (84 Ko, 3 p.).
Sondage archivé au format PDF (972 Ko, 9 p.).