- Collectif, La féminisation des métiers du ministère de la justice, Paris, Inspection générale de la justice, octobre 2017.
Le 8 mars 2017, à l’occasion de la journée internationale du droit des femmes, le ministre de la justice avait confié à l’inspection générale de la justice une mission relative à la féminisation des métiers du ministère de la justice (voir notre article du 8 mars dernier). Il était demandé à la mission d’inspection de mener une expertise en fonction de trois axes : le retour à la mixité des métiers du ministère, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et familiale, et l’accès paritaire aux postes à responsabilités.
Le rapport confirme que « la sur-féminisation des métiers du ministère de la justice constitue une réalité incontestable et qui s’accroît sans qu’aucune politique spécifique en faveur de la mixité n’ait été diligentée » (p. 3). Pour autant, on constate que le souci de faciliter l’accès des femmes aux fonctions de direction prime, et de loin, sur celui d’instaurer la parité dans les fonctions auxquelles sont directement confrontés les justiciables, un sujet qui n’est que brièvement évoqué (p. 49) :
« S’agissant de la magistrature, l’impératif de représentativité du corps social, dans ses diverses composantes paraît, vis-à-vis du justiciable comme de la société, revêtir une acuité particulière. Il a souvent été indiqué à la mission que le fait, fréquent, qu’un individu, en général masculin, soit, lors d’une audience correctionnelle, confronté à un univers exclusivement féminin (la présidente, ses assesseures, la greffière ou encore les avocates) n’était pas nécessairement neutre, non pas du point de vue de la décision rendue mais du point de vue de sa perception par le prévenu. Il peut en être de même lors d’une audience devant le juge aux affaires familiales. Dans son rapport, le professeur Mekki invitait au développement “d’études psychosociologiques qui pourraient révéler le malaise de certains justiciables à n’être jugés que par des magistrats femmes, spécialement pour certain type d’infractions ou de contentieux” et posait la question suivante : “À l’instar de l’impartialité qui doit être apparente, avant d’être réelle, la mixité, ne doit-elle pas aussi être apparente ?” »
Sans doute faut-il voir là une conséquence des choix auxquels a procédé la mission lors de ses auditions. Parmi « plus d’une centaine de personnes internes et externes au ministère », on constate en effet la présence a priori saugrenue d’« associations de femmes » (p. 17-18), sans autre précision. Il ne nous paraît pas téméraire de penser qu’il s’agit tout uniment de certains de ces groupuscules féministes largement subventionnés sur les deniers publics pour propager une idéologie misandre…
Rapport archivé au format PDF (845 Ko, 116 p.).
- Collectif, Procréation médicalement assistée. Manuel pour les jeunes, Paris, Fondation Jérôme Lejeune, octobre 2017.
La procréation médicalement assistée n’est pas un simple remède à l’infertilité des couples. Ce terme générique recouvre des méthodes cliniques de procréation qui visent à produire des enfants, notamment par fécondation in vitro ou insémination artificielle, indépendamment de l’acte d’union sexuelle d’un couple. Derrière l’image du bonheur familial censé justifier la procréation médicalement assistée, de nombreuses questions subsistent : peut-on produire un enfant en éprouvette quand son couple est confronté à une infertilité pathologique ? Que deviennent les embryons congelés ? Comment un nouvel eugénisme est-il en train de dessiner le visage des générations naissantes à travers la sélection embryonnaire et le dépistage préimplantatoire ? Existe-t-il un « droit à l’enfant » ?
Cette nouvelle édition du manuel de bioéthique de la Fondation Jérôme Lejeune consacré à la procréation médicalement assistée souhaite rappeler l’actualité de ces questions et l’urgence de leur apporter une réponse respectueuse de la dignité et de la vie humaine. Il analyse de façon claire et précise les enjeux éthiques, les pratiques médicales et les textes juridiques qui régissent la procréation médicalement assistée.
Document archivé au format PDF (2.46 Mo, 100 p.).
- Matteazzi (Eleonora), Pailhé (Ariane), Solaz (Anne), « Part-time employment, the gender wage gap and the role of wage-setting institutions », Documents de travail (Institut national d’études démographiques), nº 235, octobre 2017.
Cet article analyse à quel point la surreprésentation des femmes dans les emplois à temps partiel peut expliquer l’écart de salaire horaire entre les femmes et les hommes dans onze pays européens. Il étudie également dans quelle mesure les institutions de formation des salaires peuvent agir sur l’écart salarial entre les sexes et sur la pénalité salariale supportée par les femmes travaillant à temps partiel. En utilisant les données EU-SILC 2009, une double décomposition de l’écart salarial entre femmes et hommes est mise en œuvre : entre femmes et hommes travaillant à temps plein d’une part, et entre les femmes travaillant à temps partiel et à temps plein d’autre part. Les résultats montrent que la pénalité salariale observée pour les travailleuses à temps partiel est le fruit d’une ségrégation horizontale et verticale des emplois à temps partiel. L’écart salarial sexué observé pour les travailleurs à temps plein reste, quant à lui, essentiellement inexpliqué par les caractéristiques observées. Au niveau macro, l’écart salarial entre femmes et hommes tend à être plus élevé dans les pays où l’emploi à temps partiel est plus répandu. En outre, les institutions de fixation des salaires semblent réduire les écarts de rémunération selon la quotité de temps de travail. Elles diminuent aussi les écarts sexués pour les travailleurs à temps plein, en comprimant la partie inexpliquée de la prime salariale masculine.
Article archivé au format PDF (765 Ko, 38 p.).
- Schoumaker (Bruno), « La fécondité des hommes dans le monde : différente de celle des femmes ? », Population & Sociétés, nº 548, octobre 2017.
La fécondité est habituellement calculée en rapportant le nombre des naissances à l’effectif des femmes en âge d’avoir des enfants, et aboutit à un nombre moyen d’enfants par femme. Ayant calculé le nombre moyen d’enfants par homme pour la plupart des pays du monde, l’auteur montre que la fécondité masculine présente parfois des écarts importants par comparaison à celle des femmes, et en explique les raisons.
Le nombre moyen d’enfants par homme varie de moins de 1 à plus de 13 selon les pays, alors que le nombre moyen d’enfants par femme varie de 1 à 8. C’est en Afrique subsaharienne que la fécondité masculine est la plus élevée, notamment dans les pays du Sahel (13,6 enfants en moyenne par homme au Niger, 13,5 au Soudan du Sud, 12,1 au Tchad). Seuls quatre pays africains (Afrique du Sud, Botswana, Lesotho et Namibie) comptent moins de six enfants par homme. À l’inverse, dans la plupart des pays occidentaux, où la fécondité est basse, celle des hommes est légèrement inférieure à celle des femmes, souvent de moins de 0,1 enfant.
Article archivé au format PDF (530 Ko, 4 p.).