Revue de presse du 21 janvier 2021

Revue de presse










Le sexisme dans la publicité françaiseCe rapport de Résistance à l’agression publicitaire met en lumière le « publisexisme » actuel – les injonctions et stéréotypes quotidiennement véhiculés par les publicités – à partir des réponses données à un formulaire mis en ligne du 25 mars 2019 au 25 mars 2020, qui permettait à toute personne qui le souhaitait de signaler une publicité qu’elle aurait vue et jugée sexiste, en expliquant pourquoi. Sur 165 contributions provenant de vingt villes de France en un an, 81 % ciblaient le sexe féminin. Les secteurs de l’apparence et de l’esthétique représentaient plus de la moitié de ces publicités jugées sexistes. Les injonctions observées sont multiples : beauté, consécration à la domesticité et au soin, jeunesse, minceur, soumission à l’expertise et au regard masculin, etc. Les principaux ressorts sont l’objectivation des femmes et la sexualisation à outrance du corps féminin.

Le rapport présente aussi une analyse historique et juridique du publisexisme. L’analyse historique montre que les publicités sexistes ont peu évolué, voire se sont renforcées : la déformation et la sexualisation du corps féminin, la mise en scène des femmes comme des êtres faibles et ignorants, la récupération du féminisme persistent. Officiellement interdit par les instances d’autorégulation de la publicité, le sexisme semble être l’une de ces « représentations dégradantes de la personne » les plus persistantes.

L’analyse juridique montre quant à elle que la législation en vigueur est insuffisante en la matière. La régulation des contenus publicitaires est confiée au secteur lui même, à la fois juge et partie. Les exemples de l’Observatoire de la publicité sexiste ainsi que de récentes plaintes démontrent que l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité est inefficace : au mieux, elle condamne une campagne publicitaire par un « avis défavorable » publié sur son site bien après la fin de cette dernière ; au pire, elle ne fait rien du tout.

Le rapport formule également des propositions concrètes pour en finir avec le sexisme publicitaire et pour un véritable encadrement de la publicité : inscrire clairement dans la loi l’interdiction du sexisme dans la publicité, mettre fin à l’autorégulation publicitaire par la création d’une instance de régulation réellement indépendante et dotée de pouvoirs de sanction, ne plus utiliser de corps (entiers ou morcelés, humains ou humanoïdes) dans la publicité.


L’apnée obstructive du sommeil est considérée comme un facteur de risque d’infertilité, mais aucune étude à grande échelle n’avait encore été conduite sur cette éventuelle association. Une équipe de chercheurs de Taïwan a comblé cette lacune en utilisant la base de données nationale de recherche sur l’assurance maladie de Taïwan. Ils ont recueilli les données concernant les patients de sexe masculin avec un diagnostic d’infertilité et ayant subi au moins une hospitalisation ou trois visites ambulatoires entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2013 ; ils ont été appariés par âge et date du diagnostic d’infertilité avec des personnes sans diagnostic d’infertilité. L’analyse des données a été effectuée du 22 octobre 2018 au 22 avril 2019.

L’étude a porté sur 4 607 patients masculins atteints d’infertilité (âge moyen : 34,18 ans) et 18 428 patients témoins (âge moyen : 34,28 ans). L’analyse montre que l’apnée obstructive du sommeil est associée à un risque 1,24 fois plus élevé d’infertilité, et même 1,80 pour les patients sans traitement de l’apnée obstructive du sommeil (uvulo-palato-pharyngoplastie ou ventilation en pression positive continue).

On savait déjà que les troubles du sommeil sont associés aux fonctions métaboliques et neurocognitives. Ces résultats confirment que l’apnée obstructive du sommeil augmente le risque d’infertilité chez les hommes.



Population & Sociétés, nº 585, 21 janvier 2021

Le premier confinement du printemps 2020 a conduit à la fermeture des écoles et à la suspension des activités hors domicile. Les auteurs de cet article ont examiné le quotidien des enfants de huit et neuf ans pendant cette période en s’appuyant sur l’enquête Sapris (Santé, perception, pratiques, relations et inégalités sociales pendant la crise Covid-19). Les enfants d’école primaire assignés à résidence se sont en fait plutôt bien adaptés, continuant à faire leur travail scolaire et même – profitant d’un temps libéré – pratiquant leurs activités quotidiennes davantage qu’en temps « normal ». Pour les parents de statut socioéconomique modeste, le confinement a cependant dégradé les relations familiales, largement accru le temps passé par les enfants sur les écrans, altéré leur bien-être psychologique et leur sommeil, et rendu plus complexes les apprentissages scolaires. Pour les adultes comme pour les enfants, le confinement a accru des inégalités susceptibles de se creuser à moyen terme.


Benoît Simian

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