Revue de presse du 7 janvier 2020

Revue de presse



L’auteur de cet article militant retrace l’émergence et le développement de l’aliénation parentale en Angleterre et au Pays de Galles. Elle examine le contexte dans lequel l’aliénation parentale est apparue pour la première fois dans des procédures de droit privé concernant des enfants en Angleterre et au Pays de Galles ainsi que la façon dont elle a évolué dans la jurisprudence à travers l’évolution du contexte discursif et politique du droit privé de la famille de 2000 à fin mars 2019.



Nonobstant les controverses et critiques dont il est l’objet, le syndrome d’aliénation parentale est un concept fréquemment cité dans les salles d’audience et souvent utilisé par les professionnels. Cette étude qualitative militante analyse les expériences féminines ainsi que les pratiques des services juridiques et sociaux dans les affaires familiales en Italie. Des entretiens semi-structurés ont été menés avec des mères séparées victimes de violence ainsi qu’avec des psychiatres, psychologues et travailleurs sociaux désignés par les tribunaux pour évaluer les compétences parentales. Des documents juridiques, évaluations psychologiques et rapports d’experts ont également été analysés. Les résultats montrent que les professionnels reconnaissent l’aliénation parentale et la considèrent comme un problème spécifiquement féminin : les mères sont souvent accusées de se livrer à l’aliénation parentale quand elles prétendent assurer la sécurité des enfants, les récits de ces derniers sont interprétés comme résultant de la manipulation de leur mère et les pères sont considérés comme victimes de femmes vindicatives voulant garder les enfants pour elles. Ces pratiques semblent refléter l’approche selon laquelle la présence du père est essentielle au développement de l’enfant.



  • Jacquin (Jean-Baptiste), Leroux (Luc), Schittly (Richard), « Des tribunaux paralysés par la grève des avocats », Le Monde, nº 23326, 8 janvier 2020, p. 7.

Les auteurs de cet autre article militant examinent l’institutionnalisation et la légitimation du discours sur l’aliénation parentale dans la province de Québec, au Canada. Ils s’appuient sur une analyse de trente et un documents (articles dans les médias, articles de recherche, documents de formation, documents professionnels, législation et rapports) ainsi que sur des entretiens avec treize informateurs sélectionnés en fonction de leur connaissance de l’aliénation parentale dans la politique, la pratique ou la recherche. Les résultats de leur recherche montrent que l’institutionnalisation et la légitimation du discours sur l’aliénation parentale est un processus plus récent que dans d’autres pays et provinces, mais qu’elle a maintenant imprégné les procédures judiciaires en matière de droit de la famille. Les chercheurs universitaires et les médias ont joué un rôle déterminant dans ce processus d’institutionnalisation et de légitimation, les évolutions dans les politiques de protection de l’enfance ayant joué un rôle plus ambigu. Les résultats de leur recherche montrent également la tendance des chercheurs et experts à se distancer des travaux controversés de Richard Alan Gardner sur le syndrome d’aliénation parentale et à répondre aux critiques en proposant de nouvelles approches et de nouveaux concepts. Les expressions « aliénation parentale », « comportements aliénants » et « syndrome d’aliénation parentale » sont cependant souvent utilisées de manière interchangeable, et les pratiques d’évaluation ont tendance à reposer sur des indicateurs similaires.



Alors que le slogan de la campagne publique en Nouvelle-Zélande en matière de violence familiale est « It’s Not OK », les féministes prétendent que les tribunaux des affaires familiales préfèrent le slogan « It never happened », au motif que les femmes n’y sont pas crues sur parole et que leurs craintes quant à la sécurité de leurs enfants sont parfois réinterprétées comme une tentative délibérée d’aliéner les enfants de leur père. Ayant interrogé des femmes néo-zélandaises sur leurs expériences devant les tribunaux des affaires familiales, l’organisation féministe The Backbone Collective a prétendu qu’elles avaient été nombreuses à avoir été accusées d’aliénation parentale. Cet article militant examine les sources de ces accusations et leur impact sur les enfants et leur mère.


Cet autre article militant présente les résultats d’une étude empirique sur dix ans d’affaires judiciaires américaines en droit de la famille impliquant des allégations d’aliénation parentale et de violence. Les résultats montrent que les allégations maternelles de maltraitance – en particulier de sévices physiques ou sexuels sur les enfants – augmentent le risque d’en perdre la garde et que les allégations croisées d’aliénation parentale de la part des pères doublent pratiquement ce risque. Les données indiquent cependant que l’aliénation parentale a un impact plus neutre dans les affaires sans violence.



Les compléments alimentaires commercialisés pour améliorer la fertilité masculine contiennent généralement de l’acide folique et du zinc. Aucune étude à grande échelle n’avait cependant encore examiné l’efficacité de cette thérapie pour améliorer la qualité du sperme ou le nombre de naissances.

Les auteurs de cet article ont donc procédé à un essai clinique avec 2 370 couples (les femmes étant âgées de dix-huit à quarante-cinq ans, les hommes étant âgés d’au moins dix-huit ans avec un âge moyen de trente-trois ans) auxquels un traitement de l’infertilité avait été prescrit dans quatre centres américains spécialisés dans l’étude et le traitement de l’infertilité entre juin 2013 et décembre 2017. Les hommes ont été randomisés par centre d’étude et par traitement prévu de l’infertilité (fécondation in vitro ou autre traitement dans l’un des sites d’étude ou dans un établissement extérieur) pour recevoir soit 5 mg d’acide folique et 30 mg de zinc élémentaire soit un placebo chaque jour pendant six mois. Ont été mesurés le nombre de naissances vivantes résultant de grossesses survenant dans les neuf mois suivant l’essai et les paramètres de qualité du sperme (concentration, fragmentation de l’ADN, morphologie, motilité, nombre total de spermatozoïdes mobiles et volume) six mois après le début de l’essai. La dernière collecte de sperme a eu lieu en août 2018, et le traitement des données (informations sur la grossesse, naissances) a été achevé en avril 2019.

Le nombre de naissances vivantes n’a pas été significativement différent entre les deux groupes : 404 (34 %) dans le groupe ayant reçu acide folique et zinc, 416 (35 %) dans le groupe ayant reçu un placebo. La plupart des paramètres de qualité du sperme n’étaient pas non plus significativement différents entre les deux groupes six mois après le début de l’essai ; seule a été observée une augmentation statistiquement significative de la fragmentation de l’ADN avec la supplémentation en acide folique et en zinc. Les symptômes gastro-intestinaux (douleur ou inconfort abdominal, nausées, vomissements) ont par contre été plus fréquents avec la supplémentation en acide folique et en zinc.

Ces résultats ne légitiment donc pas la supplémentation en acide folique et en zinc pour le traitement de l’infertilité masculine.


  • Sheehy (Elizabeth), Lapierre (Simon), « Introduction to the special issue », Journal of Social Welfare and Family Law, vol. 42, nº 1, 7 janvier 2020, pp. 1-4.

Article d’introduction au numéro spécial du Journal of Social Welfare and Family Law consacré à l’aliénation parentale.

Gunnar Schupelius

Faire un don

Totalement indépendant, ne bénéficiant à ce jour d’aucune subvention publique et ne vivant que de la générosité privée, P@ternet a besoin du soutien de ses lecteurs pour continuer, et se développer. Si cet article vous a intéressé, vous pouvez soutenir P@ternet grâce à un don ponctuel en cliquant sur l’image ci-dessous.

helloasso

Laissez un commentaire (respectez les règles exposées dans la rubrique “À propos”)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.