Communiqué de presse d’Alliance Vita
Le vote du projet de loi bioéthique en l’état par les députés signe l’effondrement de la plupart des digues éthiques que la France prétendait tenir depuis vingt-cinq ans. Alliance Vita appelle le Sénat à la plus grande vigilance pour faire barrage aux trois graves injustices de ce texte : l’instauration d’un droit à l’enfant sans père, l’intensification de la sélection prénatale et l’instrumentalisation croissante de l’embryon humain.
Alliance Vita s’adressera aux sénateurs, dès le lendemain de ce vote, pour faire valoir trois priorités bioéthiques pour la France :
- Se détourner du marché mondialisé de la procréation. L’abandon du critère d’infertilité pour avoir recours à la procréation médicalement assistée 100 % remboursée, pour femmes sans partenaire masculin :
- instaure un « droit à l’enfant » sans père, au détriment de son intérêt supérieur ;
- détourne la médecine et les fonds de l’assurance maladie, alors que les Français souffrent du déremboursement de nombreux médicaments nécessaires ;
- prépare la légalisation de la gestation pour autrui, comme l’atteste la tentative du co-rapporteur de la loi Jean-Louis Touraine d’automatiser la retranscription à l’état civil des enfants issus de gestation pour autrui à l’étranger.
- Revenir sur l’hyper-sélection prénatale qui fait de la France le pays le plus eugéniste au monde avec des taux d’interruption médicale de grossesse proches des 100 % pour certaines anomalies. Or, le texte voté accentue encore l’accès à l’interruption médicale de grossesse au lieu de favoriser l’aide aux parents traumatisés par l’annonce du handicap, en contradiction avec la société inclusive et tolérante qu’affirme promouvoir le gouvernement en faveur des personnes qui portent un handicap.
- Protéger la France de la création d’embryons chimères animal-homme, d’embryons transgéniques et de gamètes artificiels. Il appartient aux sénateurs de ne pas céder aux dérives scientistes qui conduisent à :
- l’instrumentalisation croissante de l’embryon humain,
- l’utilisation d’êtres humains à des seules fins de recherche et de profit,
- l’effacement de la frontière entre l’homme et l’animal.
Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita :
« Cette loi passe à côté des deux grandes urgences que sont, pour de nombreux Français, la véritable lutte contre l’infertilité et l’arrêt de l’engrenage eugéniste. Alors que ces sujets ont enfin commencé à émerger dans l’hémicycle, ils n’ont pas trouvé de traduction législative à la hauteur de ces enjeux ! En réalité, le texte voté ce soir par les députés dérégule la bioéthique et livre l’humain au marché. Notre mobilisation s’oriente dès aujourd’hui vers les sénateurs pour qu’ils rééquilibrent ce texte, en soutenant une bioéthique qui concilie écologie humaine, respect de l’intérêt supérieur de l’enfant et recherche médicale responsable. Nous prendrons par ailleurs ces prochains jours des initiatives de rébellion citoyenne pour alerter l’opinion publique et inciter les décideurs à la protection durable de l’humanité. »
Communiqué archivé au format PDF (139 Ko, 2 p.).