Communiqué de presse du Collectif Osons l’égalité parentale pour nos enfants
« L’égalité des hommes et des femmes dans le monde du travail doit impérativement passer par le partage des contraintes d’organisation et de garde. […] Bien que la loi ne prévoie aucune discrimination entre les deux parents, les pratiques actuelles conduisent à privilégier un parent [ndlr : la mère], principe contraire à une vraie parité et égalité entre les hommes et les femmes. »
À l’heure où l’égalité entre les femmes et les hommes est présentée comme la grande cause nationale du quinquennat, il est très surprenant qu’une association subventionnée par l’État à hauteur de 1 445 000 euros [2] utilise l’argent du contribuable en faveur d’un militantisme contraire aux principes d’égalité et contraire à ses propres statuts [3]. Sa campagne médiatique contre le principe d’égalité parentale et surtout contre le droit des enfants à bénéficier de l’amour et de l’attention de leurs deux parents après leur séparation est choquante car en totale contradiction avec sa propre charte [4] qui se conclut par le désir « d’un mouvement de transformation des relations femmes-hommes fondé sur l’égalité ».
Pourtant, un enfant ayant la chance de vivre de manière équilibrée entre ses deux parents, soulagé du très douloureux conflit de loyauté, grandira avec des repères et deviendra un adulte apaisé. Cet équilibre, qui permet à la mère comme au père d’apporter attention et affection à leur enfant de manière complémentaire, est sans doute la meilleure prévention contre les violences. La Fédération nationale Solidarité Femmes aurait enfin la possibilité d’agir selon les objectifs de ses statuts en « changeant les mentalités et les comportements pour l’égalité entre les hommes et les femmes [3] ». Or, elle s’y oppose !
Pour les parents, partager des responsabilités familiales c’est avancer vers une réelle égalité des chances professionnelles en libérant les femmes d’une charge familiale disproportionnée [5]. Le concept de « plafond de mère » expliqué par Marlène Schiappa affirme clairement la nécessité d’une telle égalité [6]. Les statuts de la Fédération nationale Solidarité Femmes prônent aussi la « mise en œuvre de moyens favorisant l’autonomie des femmes [3] » ! Or, elle milite ici pour le statu quo et le maintien de la situation inégalitaire qu’elle est censée défendre !
La Fédération nationale Solidarité Femmes, sans doute fréquemment sollicitée pour apporter son soutien aux femmes victimes de violence, pose sur la résidence équilibrée un regard déformé par les expériences douloureuses qu’elle côtoie. Pour justifier son refus de la résidence équilibrée, la Fédération nationale Solidarité Femmes n’hésite pas à utiliser des arguments fallacieux et présente les pères comme systématiquement violents, feignant d’ignorer les statistiques sur les violences faites aux enfants [7], y compris les meurtres [8], qui montrent qu’elles sont majoritairement le fait des mères. Par ailleurs la Fédération nationale Solidarité Femmes veut croire que les partisans de la résidence équilibrée exigent qu’elle soit systématique, ce qui est absolument faux. Enfin, la Fédération nationale Solidarité Femmes semble ignorer qu’un amendement définissant comme favorable à l’intérêt de l’enfant le principe de l’équilibre des temps de résidence, ne peut, et c’est heureux, effacer les articles du code civil qui protègent clairement l’enfant contre toutes violences et ne supprime en rien toute référence aux violences conjugales comme elle l’affirme.
D’autre part, le questionnement de la Fédération nationale Solidarité Femmes sur « les enjeux financiers de la résidence alternée » semble sous-entendre que l’enfant serait une source de revenus pour les familles monoparentales quand elle déplore que la résidence alternée « pourrait aboutir à la suppression des pensions alimentaires et au partage des allocations familiales ».
Quant à la proposition de loi nº 307 déposée par Monsieur Philippe Latombe, elle ne prône en rien des temps de résidence équilibrés chez chaque parent mais tente de définir le principe d’une double adresse(résidence) de l’enfant. En l’état, elle n’empêche en rien de maintenir le principe majoritaire [9] dévastateur [10], injuste et sans fondement [11], d’un lien de quatre jours par mois entre un enfant et son parent « secondaire », qui conduit petit à petit à la rupture de ce lien.
Nous sommes, comme la Fédération nationale Solidarité Femmes, de fervents partisans de l’égalité femmes/hommes. À la différence cependant de la Fédération nationale Solidarité Femmes, nous sommes convaincus qu’elle passe par l’égalité parentale, c’est d’ailleurs le sens de la réforme sur le congé paternité et le congé parental.
Dans l’esprit des enfants qui auront été élevés sur un principe égalitaire des rôles parentaux, l’égalité femmes/hommes sera une évidence et pourra s’inscrire durablement dans l’avenir.
Notes
- Pétition des femmes en faveur de la résidence alternée, 17 décembre 2013.
- Communiqué du secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, 25 juillet 2017.
- Statuts non publiés sur le site internet de l’association. Derniers statuts trouvés du 13 juin 2010.
- Texte en ligne.
- Cf. Commission européenne, « Stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2010-2015 », communication du 21 septembre 2010.
- Plafond de mère : « ensemble des mécanismes économiques, managériaux, psycho-sociaux, qui conduisent à entraver la vie professionnelle et à brider la carrière des mères » [Schiappa (Marlène), « Le “plafond de mère”, qu’est-ce que c’est ? », Huffington Post, 4 octobre 2016].
- Cf. Étude annuelle relative aux appels du SNATED en 2015, Paris, Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger, 7 septembre 2016.
- Cf. Chevillard (Thibaut), « Pourquoi les meurtres d’enfants sont-ils majoritairement commis par des femmes ? », 20 minutes, 25 octobre 2017 [Note P@ternet : pour la source, cf. Clais (Marie), « Les homicides volontaires sur mineurs de 15 ans », La note de l’ONDRP, nº 17, 25 octobre 2017].
- Cf. Bonnet (Carole), Garbinti (Bertrand), Solaz (Anne), « Les conditions de vie des enfants après le divorce », Insee Première, nº 1536, 4 février 2015.
- Cf. Boisson (Marine), Wisnia-Weill (Vanessa), « Désunion et paternité », La note d’analyse (Centre d’analyse stratégique), nº 294, 16 octobre 2012 ; Régnier-Loilier (Arnaud), « Quand la séparation des parents s’accompagne d’une rupture du lien entre le père et l’enfant », Population & Sociétés, nº 500, mai 2013.
- Le dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental sur les conséquences des séparations parentales reconnaît implicitement l’absence de socle des décisions concernant les enfants prises par la justice familiale, faute d’études.
Communiqué archivé au format PDF (172 Ko, 2 p.).
Pro memoria : Communiqué de presse de la Fédération nationale Solidarité Femmes, 2 novembre 2017.