Délit d’entrave numérique : pour un débat dépassionné sur l’avortement

Communiqué de presse d’Alliance Vita

Alliance Vita

La ministre Laurence Rossignol compte annoncer demain 28 septembre une série de mesures qu’elle souhaite promouvoir avant la fin de la législature à l’encontre de certains sites Internet qui pratiquent, selon elle, « un délit d’entrave numérique » à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Pour Alliance Vita, la manière dont le gouvernement gère la question de l’avortement depuis plusieurs années, est le reflet d’un profond malaise.

Le confirment :

  • Les déclarations ministérielles intempestives et les dernières réformes réalisées sans débat préalable ni étude d’impact. Il s’agit notamment de la suppression du délai de réflexion pour une IVG, alors qu’en 2015, on comptait toujours un avortement pour quatre naissances (ou 218 000 avortements pour 810 000 naissances).
  • L’information qui s’est fortement dégradée depuis une quinzaine d’années. Aucune information concernant les droits et aides aux femmes enceintes confrontées à une grossesse inattendue ne figure sur le site du Ministère de la Santé, dans l’espace consacré à l’IVG, lancé en 2013.

Alliance Vita souligne avec insistance l’urgence d’une véritable politique de prévention de l’avortement, notamment par l’accès aux aides auxquelles les femmes enceintes ont droit.

Pour Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute d’Alliance Vita :

« Le véritable progrès serait de développer une politique de prévention contre les pressions sociétales, et en particulier, contre les pressions masculines qui s’exercent sur les femmes, en les poussant à recourir à l’IVG à contrecœur. »

Alliance Vita demande au gouvernement de cesser de discriminer les femmes qui souhaitent mener leur grossesse à terme.

Tous les actes liés à une IVG sont remboursés à 100 % par la Sécurité sociale, à savoir consultations, échographies, analyses de laboratoire alors que, pour une femme enceinte, les deux premières échographies avant la fin du cinquième mois de grossesse ne sont remboursées qu’à 70 % et les autres frais médicaux liés sont remboursés aux tarifs habituels de la Sécurité sociale (cf. arrêté du 8 mars 2016 [sic – lire : arrêté du 26 février 2016, publié au Journal officiel de la République française du 8 mars 2016]).

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita :

« Notre pays a besoin d’un débat ouvert sur la politique conduite sur l’IVG et sur sa prévention. Un débat approfondi, et non biaisé, qui prenne en compte l’expérience réelle des femmes. Derrière chaque IVG, il y a un sentiment d’échec, et souvent des souffrances intimes qu’on ne peut aborder à la légère parce qu’il s’agit toujours du destin de plusieurs vies humaines. »


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