Communiqué de presse de La Manif Pour Tous
Mobilisée une nouvelle fois devant l’Assemblée nationale pour accueillir les ministres et députés à leur arrivée dans l’hémicycle, La Manif Pour Tous dénonce le passage en force de la majorité pour imposer une loi d’adultes qui oublie les enfants. Concrètement, des enfants pourront être conçus en étant volontairement privés de père pour toute leur vie. Ce manque délibéré d’amour et de repère ne pourra jamais être remplacé. Mais l’histoire n’est pas finie : outre le recours devant le Conseil constitutionnel, la nouvelle campagne électorale qui s’ouvre permettra de confronter les choix pour la famille et la société : ce qu’une loi fait, une loi peut le défaire. Et heureusement !
« Il n’existe pas de droit à l’enfant. » En supprimant ces mots du projet de loi, les parlementaires de la majorité ont joué cartes sur table : ils ont adopté une loi d’adultes qui crée le droit à l’enfant. C’est une terrible régression qui réduit l’enfant à être l’objet d’un contrat devant notaire, un bien que l’on peut acquérir, à n’importe quel prix, et sans cadre ni limite. Aujourd’hui avec la procréation médicalement assistée sans père, demain avec la gestation pour autrui. Car en repoussant sans cesse les limites de l’inacceptable, les députés de la majorité et leurs alliés ont voté une loi qui ouvre le droit pour tous à avoir un enfant sans même le concevoir. La majorité a oublié que l’enfant est le fruit de l’amour. Mais d’amour, il n’en est pas question dans ce texte qui autorise la conception d’enfants orphelins, volontairement orphelins. Rien ne pourra maquiller la triste réalité d’un texte pour les adultes et contre les droits des enfants. Une loi qui prive un enfant de son père ne sera jamais une loi d’amour.
Gestation pour autrui : la mascarade de la « ligne rouge »
Le gouvernement, ce matin encore par la voix d’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, joue un jeu dangereux sur la gestation pour autrui. Il jure, la main sur le cœur, que c’est une ligne rouge infranchissable. Mais, dans le même temps, il affirme ne pas avoir de position sur le sujet, et plus grave encore, il veut faciliter la reconnaissance des gestations pour autrui réalisées à l’étranger. Il y aurait donc deux catégories de femmes : celles que l’on peut reléguer au rang d’esclaves destinées à produire des bébés achetés par des adultes sans conscience, et les autres. Pour La Manif Pour Tous, la dignité des femmes et des enfants n’a pas de frontière ni de couleur. Ce qui est intolérable pour les femmes des beaux quartiers parisiens l’est tout autant pour les femmes victimes de la pauvreté et prêtes à tout pour survivre, y compris se louer et renoncer à leur bébé à la naissance. Le business de la procréation prospère sur la pauvreté, la vulnérabilité et la misère humaine, ce qui le rend particulièrement insupportable.
Filiation bidon et désincarnée pour des enfants relégués au rang de « projet parental »
En prétendant créer une « filiation » nouvelle, les députés de la majorité présidentielle et leurs alliés ont également choisi de donner à des enfants un acte de naissance sur lequel ils auront, non pas un père et une mère, quand bien même l’un d’eux serait inconnu, mais deux « mères ». Aveuglés par leur idéologie radicale, ces députés ne voient même plus le caractère invraisemblable d’une telle « filiation ». Ils ont également voté pour l’autoconservation des gamètes sans motif médical, exposant ainsi les femmes à la pression de leurs employeurs pour retarder leur maternité et donnant lieu à de douloureuses désillusions. Ces mesures, qui constituent une incroyable régression pour les droits de l’enfant, réalisent un basculement sans précédent dans le domaine de la procréation en France. Désormais, l’enfant, désigné sous le vocable de « projet parental » dans la loi, pourra être planifié, commandé et même conçu avec l’achat de gamètes à des banques de sperme privées. En effet, comme l’a annoncé La Manif Pour Tous depuis plusieurs années, la pénurie évidente de sperme conduit déjà les acteurs du « secteur d’activité » de la procréation à réclamer la possibilité d’acheter des gamètes à l’étranger ou de payer les hommes « fournisseurs ».
Un texte contraire à l’éthique
À ces mesures déshumanisantes, contraires à la dignité humaine et au pilier civilisationnel de la protection des plus vulnérables, s’ajoute le vote des mêmes députés en faveur de la création d’embryons transgéniques, d’embryons chimères animal-homme et de gamètes artificiels. À l’heure où le monde prend conscience de ses errements en matière environnementale, aux conséquences parfois irréversibles sur notre écosystème, il est irresponsable que des élus, et en particulier ceux qui se disent écologistes, aient pu voter en faveur de ces pratiques, évidemment à hauts risques. La Manif Pour Tous appelle le Conseil constitutionnel, s’il est effectivement saisi par les parlementaires, à faire respecter le principe suivant lequel « tous les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droits ».
« L’histoire n’est pas finie, et heureusement. La prochaine campagne présidentielle sera marquée par une confrontation de vision de la famille et de la société. Outre le retrait de la procréation médicalement assistée sans père, d’autres mesures seront au cœur des débats sur la filiation, notamment la gestation pour autrui. Plus largement, c’est la famille, qui n’existe pas sans la filiation homme-femme, irremplaçable comme premier lieu de solidarité et refuge pour les plus vulnérables, qui s’invitera dans la campagne. Il en va de notre avenir, celui des repères de notre société et du vivre-ensemble, mais aussi de notre démographie, enjeu essentiel pour notre dynamisme et pour notre avenir » résume Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif Pour Tous.
Communiqué archivé au format PDF (365 Ko, 3 p.).