Bilan démographique 2020 : Une étude inédite montre un fort désir d’enfant alors que la fécondité continue sa chute

Communiqué de presse de l’Union nationale des associations familiales

Union nationale des associations familiales

Le bilan démographique de l’Institut national de la statistique et des études économiques pour 2020 va confirmer une sixième année de baisse consécutive de la fécondité, inférieure à 1,87 enfant par femme [1]. Pourtant, comme le révèle l’Union nationale des associations familiales dans une étude confiée à Kantar, le désir d’enfant reste toujours aussi fort en France : le nombre moyen d’enfants souhaité est de 2,39. Si les familles ont moins d’enfants, ce n’est donc pas parce qu’elles en veulent moins.

Baisse des naissances : l’année de tous les records

Le bilan démographique 2020 est doublement catastrophique : décès en hausse (60 000 victimes du coronavirus) et sixième année consécutive de baisse des naissances. La diminution du nombre de femmes en âge de procréer ne joue qu’un rôle mineur dans cette baisse et l’épidémie n’est pas en cause : quasiment toutes les naissances de 2020 ont été conçues avant le premier confinement. En France métropolitaine, il nait désormais 100 000 enfants de moins qu’il y a dix ans. Le total des naissances (de l’ordre de 700 000) n’a jamais été aussi bas depuis 1945.

Et pourtant, les familles veulent davantage d’enfants

L’étude publiée par l’Union nationale des associations familiales révèle un désir d’enfant toujours aussi élevé :

  • 91 % des interrogés souhaitent ou auraient souhaité des enfants, dont 83 % plus d’un enfant.
  • Seulement 4 % n’en souhaitent pas ou n’en souhaitaient pas.
  • Plus des deux tiers (67 %) des personnes ayant eu un enfant en voudraient ou en auraient voulu au moins un de plus. C’est aussi le cas de 23 % des personnes ayant eu deux enfants.

Un impact négatif sur l’avenir de notre système de protection sociale

Le financement de la santé, de la dépendance et des retraites est conditionné par une démographie assurant le renouvellement des générations. En plus des effets de la crise, c’est tout notre système de protection sociale qui est mis en péril si cette courbe des naissances n’est pas inversée. Sur le seul sujet des retraites : « Si ces tendances devaient perdurer, l’effet de la fécondité (1,8 enfant par femme) sur la part des dépenses de retraite dans le PIB serait d’environ +0,7 point en 2070 », avec des effets sensibles au « début des années 2040 [2] ».

Les solutions passent par une relance de la politique familiale

Après une décennie de coupes sévères [3] et d’une évolution du système sociofiscal globalement moins favorable aux parents, ces constats doivent inciter les pouvoirs publics à apporter des réponses à ces désirs d’enfant contrariés. Au travers d’une relance de la politique familiale, il s’agit aujourd’hui de redonner confiance aux parents, de leur apporter un soutien concret et stable dans la durée et de faciliter la conciliation vie familiale, vie professionnelle en y impliquant aussi le monde du travail.

La politique familiale en aidant les parents à réaliser leur désir d’enfant pourrait contribuer à rétablir l’équilibre à long terme des branches Vieillesse, Assurance maladie et des dispositifs de dépendance. Ainsi, c’est l’ensemble de la protection sociale qui dépend d’une meilleure écoute des désirs d’enfants des familles !

L’Union nationale des associations familiales, institution engagée avec et pour les familles depuis 1945 est l’expert des réalités de vie des familles. Elle est le porte-parole officiel des familles auprès des pouvoirs publics. Elle représente et soutient les 18 millions de familles vivant sur le territoire français et défend leurs intérêts. Pluraliste, elle regroupe 71 mouvements familiaux et 6 500 associations familiales d’une grande diversité. Elle anime le réseau des unions départementales des associations familiales et unions régionales des associations familiales qui mènent dans chaque département et dans chaque région des missions de représentation et de services aux familles et aux personnes vulnérables.

Notes
  1. 1,83 en France métropolitaine.
  2. Rapport annuel 2020 du Conseil d’orientation des retraites.
  3. Source : Enquête thématique Union nationale des associations familiales/Observatoire français des conjonctures économiques « Évolution du niveau de vie des ménages selon leur nombre d’enfant(s) entre 2008 et 2018 : une décennie perdue pour les familles ? » publiée en juin 2020.

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