Retour des enfants à l’école : risques de dérives sectaires ?

Communiqué de presse des Juristes pour l’enfance

Juristes pour l’enfance

Covid-19 et retour des enfants à l’école : risques de dérives sectaires ?

Alors que la seconde vague de retour des élèves en milieu scolaire arrive, l’association Juristes pour l’enfance suit de près les instructions données par l’éducation nationale.

Le site éduscol de l’éducation nationale alerte sur les « risques de dérives sectaires ».

Selon le ministère, « la crise du Covid-19 fragilise la population et contribue à développer un sentiment de vulnérabilité. La situation exceptionnelle que nous traversons et l’exploitation des peurs et des souffrances qu’elle suscite, sont propices aux risques de dérives sectaires et au renforcement de l’adhésion des adeptes. »

Afin d’« identifier l’exploitation de la pandémie par les groupes sectaires », l’éducation nationale invite les enseignants à :

  • identifier les changements de comportement des élèves, susceptibles d’être provoqués par des influences familiales ou extérieures ;
  • sensibiliser les élèves aux risques des discours dangereux qui prodiguent de faux remèdes et des conseils dangereux en lien avec le COVID-19 ;
  • porter une attention particulière « aux élèves dont les responsables légaux, adeptes de certaines idéologies ou croyances, sont réticents ou opposés aux recommandations faites en matière de santé publique » ;
  • alerter les services compétents (correspondant académique chargé de la prévention des phénomènes sectaires en milieu scolaire) dans le but de sauvegarder l’intégrité physique et morale du mineur.

Le flou entretenu par ces recommandations exige de rappeler que, quelle que soit la gravité de la situation sanitaire et les difficultés rencontrées par les enseignants lors du retour à l’école, ce contexte ne saurait être le prétexte d’atteintes aux principes protecteurs de l’enfant dans le cadre de l’école.

« Le fait pour les parents d’avoir un avis différent de l’enseignant, y compris sur les tenants et aboutissants de la crise sanitaire en cours, n’implique pas que l’enfant ou sa famille est en danger de dérives sectaires », souligne Sabine Le Conte, référente « école » de l’association.

La liberté de conscience, le respect des croyances et des opinions des enfants et des parents dans le cadre de l’école doivent être respectés. Le personnel de l’éducation nationale se doit de respecter le principe de neutralité de l’État dans les contenus dispensés à l’école.

Ces recommandations distillent un climat de suspicion à l’égard des familles qui invite les parents à la vigilance : des enfants pourraient être l’objet d’un questionnement intrusif et inapproprié, d’une remise en cause infondée de l’éducation reçue à la maison, voire dans des cas extrêmes de harcèlement (violence verbale ou psychologique) de la part d’un enseignant.

Dans ce cas, les parents peuvent demander un rendez-vous avec l’enseignant et signaler les faits aux responsables hiérarchiques de l’enseignant (proviseur, directeur d’école…). Les demandes doivent recevoir une réponse de l’établissement. Une réponse négative est possible mais elle devra toujours être motivée (circulaire du 25 août 2006 sur le rôle et la place des parents à l’école, I.1.2 Les demandes d’information et d’entrevues présentées par les parents).

Si un enfant fait l’objet du signalement préconisé par les instruction du ministère, Juristes pour l’enfance rappelle que les parents ont le droit d’être informés de tout ce qui concerne leur enfant dans le cadre scolaire : « les parents doivent être prévenus rapidement de toute difficulté rencontrée par l’élève, qu’elle soit scolaire ou comportementale » (même circulaire).

Juristes pour l’enfance regrette que rien ne soit précisé sur les suites d’un éventuel signalement d’un enfant… la vigilance n’en est que plus de mise.


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