Quelques conseils paternels pour faire face à la crise virale

Armoire de secours (© D.R.)

Depuis plusieurs semaines, notre monde est en proie à une crise, loin d’être inédite dans l’histoire de l’humanité, d’ailleurs, mais les grandes épidémies qui ont fait disparaître des civilisations entières paraissaient relever de temps révolus. Ce n’est peut-être pas le cas… Au début de la troisième édition de son 18 Brumaire de Louis Bonaparte, un humoriste quelque peu oublié du XIXe siècle – Karl Marx – écrivait :

« Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. »

Il n’est pas impossible que cette chronologie s’inverse. L’humanité ayant cependant survécu à d’autres pestes, on peut espérer qu’il en ira encore de même cette fois – nonobstant la catastrophe économique à venir.

L’impéritie d’une succession de gouvernants irresponsables, qui nous conduit probablement vers une profonde récession générale, illustre dramatiquement une crise autrement plus grave que celle provoquée par l’actuelle pandémie : la crise de la paternité. L’élection au printemps 2017 d’un président sans enfants en est un symptôme manifeste. La paternité oblige tout homme normalement constitué (mais nous savons qu’existent de nombreuses exceptions…) à se projeter sur le long terme et – comme on disait autrefois – à gérer ses affaires « en bon père de famille ». Sans qu’il soit nécessaire de lui imposer quelque équivalent de loi martiale, une société sans pères se confine elle-même dans le court terme et une recherche du plaisir et du profit immédiats, sans souci des conséquences.

Maintenant, comme le demandait un fils spirituel de l’humoriste susnommé, que faire ? Précisons d’emblée que notre collectif P@ternet ne propose aucun remède contre le COVID-19, ni d’ailleurs contre aucun mal physiologique. Nous pouvons par contre participer à la production d’anticorps psychologiques et nous invitons nos lecteurs – tout particulièrement les pères de famille – à profiter de cette période de confinement pour préparer l’avenir. Un autre avenir, pour un autre monde que celui dont la fragilité est brutalement révélée à celles et ceux qui pensaient – naïvement – pouvoir jouir d’un confort aseptisé ad vitam (æternam pour les plus ambitieux).

Voici donc quelques conseils paternels pour faire face à la crise virale :

  1. Survivre au confinement. La secte féministe n’a pas manqué de d’alerter sur le risque d’augmentation des violences domestiques que pourraient provoquer les restrictions imposées par l’état d’urgence sanitaire. Trois organisations faîtières masculines (Bundesforum Männer en Allemagne, Dachverband Männerarbeit Österreich en Autriche et männer.ch en Suisse) ont justement publié hier un « kit de survie pour hommes sous pression », qui formule d’utiles recommandations pour aider les hommes à traverser cette crise sans violence. À lire préalablement au Guide des parents confinés publié samedi dernier par le secrétariat d’État chargé de la suprématie des femmes sur les hommes.
  2. Mettre les choses en perspective. De même qu’un train peut en cacher un autre, la menace du moment ne doit pas en faire oublier d’autres, pas nécessairement moins dangereuses. Outre que nous mourrons tous un jour (et c’est bien là d’ailleurs notre seule certitude ici-bas), ne perdez pas de vue que le lavage fréquent des mains, le maintien des « distances sociales » et le port d’un scaphandre ne vous permettront pas d’éviter un accident de voiture, un cancer, une crise cardiaque, une grippe commune, une piqûre d’abeille, ni de glisser dans votre baignoire ou de tomber dans les escaliers…
  3. Préparer l’avenir (1). Le déclenchement intempestif d’une alarme peut toujours être utile, ne serait-ce que pour vérifier notre aptitude à réagir correctement à la situation ayant provoqué ladite alarme (incendie, vol, etc.). La situation actuelle n’aurait pas dû nous prendre au dépourvu : tout adulte normalement constitué (mais nous savons qu’existent là aussi de nombreuses exceptions…) devrait savoir qu’il pourrait avoir à affronter au moins une catastrophe au cours de son existence (crise financière, divorce, inondation, pandémie, tempête, tremblement de terre, etc.) et y être raisonnablement préparé, car, non, cela n’arrive pas qu’aux autres. Un proverbe bien connu dit qu’un homme averti en vaut deux ; outre qu’il s’agit là d’un excellent moyen de combattre la solitude, prenez donc les mesures nécessaires afin de n’être pas surpris par une véritable alarme. Dans le pire des cas, votre testament sera ainsi déjà rédigé…
  4. Préparer l’avenir (2). Un de nos correspondants québécois nous a fait connaître un adage familier – paraît-il – aux joueurs de hockey sur glace, selon lequel il ne faut pas riposter à un coup bas d’un joueur de l’équipe adverse, au risque d’être pénalisé, mais bien se souvenir par contre de son numéro de chandail. Eh bien ! mémorisez d’une façon ou d’une autre le nom des politiciens qui nous ont en quelque sorte enterrés vivants.

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