Hommage aux Morts de la Rue

Communiqué de presse du Collectif Les Morts de la Rue

Hommage aux Morts de la Rue 2018

Hommage aux Morts de la Rue

4 avril 2018 à 17 heures

Salons de l’Hôtel de Ville de Paris

(Entrée : 3 rue Lobau, Paris IVe)

Inscriptions : hommage.cmdr2018@orange.fr

Depuis 2002, le Collectif Les Morts de la Rue rend hommage chaque année aux personnes sans chez soi décédées en France. Ce 4 avril, hommage sera rendu à 510 femmes et hommes morts à cinquante ans en moyenne, dont la liste est dans le livret joint.

D’autres associations, en France, s’associent à cet hommage. Notamment celles des villes d’Angers, Nantes et Strasbourg dont les communiqués sont joints à celui-ci.

Ce sera le troisième hommage à l’Hôtel de Ville de Paris. Les deux précédents ont eu lieu en 2002 et 2007.

Pourquoi ce lieu : un lieu dont les ors honorent les vivants, mais aussi les morts. Un lieu proche des pouvoirs, manière de leur dire, leur chuchoter au plus près, dans les murs, les noms de ces personnes. Nous devrions tous porter la responsabilité du destin tragique de ces personnes. C’est aussi une maison commune où tous sont bienvenus.

L’hommage, ouvert par Dominique Versini, adjointe à la Maire de Paris, chargée des solidarités, de la lutte contre l’exclusion, de l’accueil des réfugiés et de la protection de l’enfance, et Nicolas Clément, président du Collectif Les Morts de la Rue, consistera essentiellement dans la lecture de la longue liste des Morts de la rue. Des fleurs seront déposées. Cette lecture sera d’une plus grande densité, dans un temps plus contraint, que lors des hommages de ces dernières années où cette liste était lue au long de la journée dans l’espace public.

Espérons que cette densité donne le sentiment d’urgence !

Si ces personnes meurent à la rue, c’est parce qu’elles vivent à la rue !

C’est là qu’est le scandale. Il ne sert à rien de pleurer sur les morts :

  • si on ne fait rien pour que ça change pendant qu’ils vivent à la rue ;
  • si on ne fait rien pour éviter que des personnes n’arrivent à la rue (fin de prises en charge d’un seul coup à la majorité de l’aide sociale à l’enfance, sorties sèches de prison ou d’hôpital, expulsions locatives…) ;
  • Si on continue à se boucher les yeux, à minimiser et à nier la réalité (« cinquante personnes qui dorment dans la rue en Île-de-France ») – un ministre ;
  • si on continue à affirmer que la plupart de ceux qui dorment à la rue refusent d’être hébergés (!!!) – un député de la majorité ;
  • si on tord les statistiques pour ne prendre en compte que les personnes à la rue « avérées », honteuse invention politico-bureaucratique, comme si ceux qui s’abritent dans un parking, une station de métro, un hall d’immeuble n’étaient pas à la rue ;
  • si on continue à ne parler des personnes à la rue que quand il fait froid ou quand il fait très chaud alors que c’est vivre à la rue, tous les jours, toute l’année, en toutes saisons, qui tue ;
  • si on continue à rendre l’espace public hostile par toutes les installations dissuasives qui chassent ceux qui vivent à la rue vers des lieux toujours plus cachés et dangereux, dans les bois, tunnels, périphéries et sous-sols ;
  • si on continue à chercher des solutions sans y associer les personnes concernées.

Mourir de la rue est un aboutissement de parcours de vie. Ces parcours sont tous différents, tous difficiles, mais aucun n’est le fruit du hasard ou de la fatalité. C’est donc qu’on peut agir en amont. Prévenir.

Faut-il attendre qu’ils aient trouvé un toit quand ils sont morts pour se soucier d’eux ?

Nous nous réunissons chaque année pour leur rendre hommage, mais bien peu de changements. Pour combien de temps encore ?

Osera-t-on bientôt engager les moyens pour que chacun puisse, comme tout le monde, habiter, vivre, inviter, cuisiner, se refaire, avec l’accompagnement humain souvent nécessaire ?

Gageons que cela augmente leur espérance de vie !


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