Communiqué de presse des Associations familiales catholiques
Jeudi dernier, la Justice a débouté les Associations familiales catholiques de son procès contre Gleeden, site « spécialisé » dans les rencontres extra-conjugales, aux motifs principaux que :
- la violation de l’obligation de fidélité ne constituerait pas nécessairement une faute, car les époux peuvent s’en délier d’un commun accord et le comportement de l’un excuser l’infidélité de l’autre ;
- dès lors, seuls les époux pourraient se prévaloir d’un manquement à cette obligation.
- L’infidélité n’étant pas nécessairement une faute, il ne serait pas illicite d’en faire la promotion.
En somme, l’exception fait la règle : le tribunal donne toute force aux exceptions les plus infimes – les adultères consentis – pour balayer la règle.
Ceci est d’autant plus regrettable que ces situations ne sont, à l’évidence, pas celles qui sont visées par le site, qui joue allègrement sur le registre du secret, du mensonge, des « astuces pour ne pas se faire prendre ».
Il est étrange de fonder un raisonnement sur l’adultère en se fondant sur 1 % d’entre eux qui seraient consentis. Il n’est pas moins étrange de limiter au conjoint qui, par hypothèse, est dans l’ignorance de l’adultère, la possibilité de s’en plaindre et de réclamer le respect de la fidélité.
Les Associations familiales catholiques rappellent qu’il existe pour les couples de multiples formes d’union (Pacs, union libre, mariage…). Personne n’a l’obligation de se marier. Pourquoi faire le choix du mariage pour transgresser délibérément cet engagement ? À partir du moment où deux personnes choisissent de souscrire librement au mariage, il est normal que la loi prohibe l’incitation à la violation de cet engagement.
De fait, les Associations familiales catholiques entendent interroger la société tout entière sur cette question, qui n’est pas celle de l’infidélité, mais celle du business de l’infidélité, de la promotion de la duplicité.
Comment la justice qui, sauf exception, prononce le matin, un divorce pour faute sur ce fondement pourrait-elle, le soir, dire qu’on a le droit de le favoriser ? Comment un maire qui, tous les jours, rappelle l’article 212 du code civil aux nouveaux époux, peut tolérer qu’à la sortie de la mairie, une société privée les incite et les aide à s’en affranchir ?
Derrière la légèreté apparente du commerce de Gleeden, il y a des drames personnels et un business sur lequel chacun doit s’interroger. Les dégâts causés par l’infidélité sur la stabilité des couples, le bien-être des enfants, le lien social ne sont plus à prouver. Il n’est pas acceptable de les sacrifier à des intérêts strictement mercantiles. On ne peut se résoudre à ce que les exigences du commerce l’emportent sur la protection de la famille.
C’est pourquoi les Associations familiales catholiques ont décidé de faire appel de ce jugement.
Communiqué archivé au format PDF (42 Ko, 1 p.).
Jugement du 9 février 2017 archivé au format PDF (142 Ko, 11 p.).
Pro memoria : voir notre chronique du 9 février dernier.