- Alberola (Élodie), Aldeghi (Isa), Muller (Jörg), « La vie sociale entravée des familles modestes », Consommation et modes de vie, nº 285, 1er septembre 2016.
Le problème de l’exclusion sociale est le plus souvent abordé en se référant à la pauvreté monétaire. Un autre repère, le « budget de référence », a été constitué à la demande de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, en recherchant le montant nécessaire pour faire face aux nécessités de la vie quotidienne et pouvoir participer pleinement à la vie sociale.
Les familles « modestes » disposent de revenus qui se situent entre ce budget de référence et le seuil de pauvreté, soit, en 2015, entre 1 000 et 1 424 euros mensuels pour une personne seule, entre 1 600 et 2 599 euros pour une famille dite « monoparentale » avec deux enfants, entre 2 300 et 3 284 euros pour un couple avec deux enfants. Une fois décomptées l’alimentation et les dépenses fixes (énergie, loyer, modes de garde, transport…), leur reste à vivre est souvent proche de zéro.
Comment vivent ces familles « modestes » ? Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie a abordé cette question à partir de son enquête « Conditions de vie et aspirations » ainsi qu’en réalisant des entretiens auprès de vingt familles modestes. Ces travaux montrent que faire partie pleinement de la société ne va pas de soi pour ces familles. Malgré le recours à des stratégies de « débrouille », parmi lesquelles Internet tient une place centrale, elles n’arrivent pas toujours à compenser leurs faibles revenus.
Les familles modestes doivent contrôler au plus près leurs dépenses et se restreignent particulièrement sur l’alimentation, les dépenses destinées aux enfants, les invitations, le logement, les loisirs, les nouvelles technologies et les vacances. Leurs contraintes budgétaires limitent leur engagement vis-à-vis de personnes plus démunies, leur fréquentation des magasins et des producteurs locaux, leurs loisirs, leur sociabilité (inviter une autre famille, par exemple, peut représenter une dépense trop importante) ainsi que leur vie culturelle. Du fait de la faiblesse de leur épargne, elles craignent les dépenses imprévues (panne de voiture, etc.) ou non programmées (voyage scolaire, etc.). Elles préfèrent négocier régulièrement un découvert à la banque plutôt que de recourir aux crédits à la consommation – perçus comme un risque de basculer dans la spirale du surendettement. Elles sont expertes en « bons plans » (achats en gros ou d’occasion de jeux, jouets et vêtements, expositions gratuites, recherche de promotions, etc.) et en stratégies de « débrouille » (recours à internet très fréquent pour faire des économies). Elles bénéficient d’aides ou de solidarité limitées : l’action sociale des employeurs (chèques vacances, tickets restaurant, etc.) et les aides des proches compensent en partie la faiblesse de leurs ressources mais toutes n’en bénéficient pas. Cette précarité obère les perspectives d’avenir, tant des adultes que des enfants.
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- Daguet (Fabienne), « De plus en plus de couples dans lesquels l’homme est plus jeune que la femme », Insee Première, nº 1613, 1er septembre 2016.
L’Institut national de la statistique et des études économiques a publié aujourd’hui une étude sur les écarts d’âge au sein des couples. L’homme était plus âgé que la femme dans 56 % des couples cohabitants formés d’une femme et d’un homme en France en 2012, l’homme ayant en moyenne 2,5 ans de plus que sa conjointe. Les deux conjoints avaient le même âge – à un an près – dans 30 % des couples. L’homme était plus jeune que la femme dans 14 % des couples seulement, mais l’Institut national de la statistique et des études économiques relève que cette configuration devient plus fréquente (10 % des couples formés dans les années 1960 contre 16 % de ceux formés dans les années 2000). L’écart d’âge entre le conjoint le plus âgé et le plus jeune est en moyenne de quatre ans en ce cas.
L’écart d’âge dans les couples est différent selon :
- l’âge des conjoints : plus les femmes et les hommes sont âgés, plus il est fréquent qu’ils aient un conjoint plus jeune ;
- la génération des conjoints ;
- le niveau de diplôme – plus il est élevé, moins il est fréquent que l’homme soit l’aîné : à tout âge, plus les hommes sont diplômés, plus il est fréquent qu’ils aient une conjointe de leur âge et moins qu’ils aient une conjointe plus jeune qu’eux ; symétriquement, à tout âge, plus elles sont diplômées, plus il est fréquent que les femmes aient un conjoint de leur âge et moins qu’elles aient un conjoint plus âgé qu’elles ;
- la catégorie socioprofessionnelle, où se reflètent les différences observées selon le niveau de diplôme : lorsque l’homme est cadre, il est le plus âgé du couple une fois sur deux ; lorsqu’il est ouvrier, il l’est six fois sur dix.
L’Institut national de la statistique et des études économiques relève par ailleurs que l’homme est beaucoup plus souvent l’aîné dans les couples comportant au moins un conjoint immigré. C’est le cas dans 71 % des couples lorsque les deux conjoints sont immigrés, l’homme ayant en moyenne 4,9 ans de plus que la femme.
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- Gueguen-Caroll (Julien), « Les risques d’un divorce pour faute », Village de la Justice, 1er septembre 2016.
Article archivé au format PDF (35 Ko, 2 p.).
- Loftis (Leslie), « Better Time, Better Parents », U.S. News, 1er septembre 2016.
Article archivé au format PDF (31 Ko, 2 p.).