Questions sur les conditions d’apprentissage des enfants sourds

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Assemblée nationale », nº 12 A.N. (Q), 22 mars 2022

Colboc (Fabienne), question écrite nº 33177 au ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports sur les conditions d’apprentissage des enfants sourds [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Assemblée nationale », nº 42 A.N. (Q), 20 octobre 2020, p. 7180].

Fabienne Colboc (© D.R.)

Fabienne Colboc (© D.R.)

Mme Fabienne Colboc attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les conditions d’apprentissage des enfants sourds. La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a réaffirmé et précisé les conditions de la continuité du parcours scolaire de tous les élèves handicapés au sein du service public de l’éducation. L’article L. 112-3 du code de l’éducation pose le principe de la liberté de choix entre une communication bilingue, langue des signes et langue française, et une communication en langue française de droit. Aux termes de l’article L. 312-9-1 du code de l’éducation, la langue des signes française (LSF) est reconnue comme langue à part entière. Tout élève concerné doit pouvoir recevoir un enseignement de la langue des signes française. Pourtant, dans les faits, plusieurs difficultés d’accès à l’éducation existent, notamment pour les jeunes qui ont besoin d’un interprète pour poursuivre leurs études. Elle souhaiterait savoir quels moyens sont mis en œuvre pour s’assurer que chaque jeune sourd bénéficie d’un accompagnement tout au long de sa scolarité. Elle souhaiterait également connaître sa position sur la reconnaissance de la langue des signes en tant que langue à part entière dans la Constitution.

Huyghe (Sébastien), question écrite nº 33597 au ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports sur la scolarisation des enfants atteints de surdité [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Assemblée nationale », nº 44 A.N. (Q), 3 novembre 2020, p. 7653].

Sébastien Huyghe (© Céline Bentz)

Sébastien Huyghe (© Céline Bentz)

M. Sébastien Huyghe appelle l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la situation alarmante des enfants atteints de surdité dans le dispositif de scolarisation. Le nombre de pôles d’enseignement des jeunes sourds (PEJS) bilingues français – langue des signes française (LSF) étant insuffisant, de nombreux parents d’élèves concernés se voient contraints d’intégrer leurs enfants dans des classes d’enfants entendants sans aucun accompagnement. Cela signifie notamment que des lycéens risquent de ne pas disposer d’une préparation adéquate à l’examen du baccalauréat, faute d’interprète en LSF. Les familles souhaiteraient que la LSF soit à présent reconnue comme une langue d’enseignement à part entière, afin que les moyens consacrés à l’éducation des enfants atteints de surdité soient équivalents à ceux dédiés à l’éducation des enfants entendants. Il lui demande donc si le Gouvernement entend prendre en compte cette situation en ambitionnant l’élaboration d’un programme de développement de l’enseignement de la langue des signes.

Réponse du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports publiée dans le Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Assemblée nationale », nº 12 A.N. (Q), 22 mars 2022, p. 1867.

Jean-Michel Blanquer (© Jérémy Barande)

Jean-Michel Blanquer (© Jérémy Barande)

Conformément aux dispositions de l’article L. 312-9-1 du code de l’éducation, la langue des signes française (LSF) est reconnue comme langue à part entière. Tout élève concerné doit pouvoir recevoir un enseignement en et de la langue des signes française. L’apprentissage de la langue française est un des objectifs premiers de l’école dans le cadre de la maîtrise du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Les élèves sourds, comme les autres élèves, ont un droit fondamental à l’éducation. Ce droit impose au système éducatif de s’adapter aux besoins particuliers de ces jeunes afin de leur offrir les meilleures chances de réussite scolaire à partir d’une diversité de parcours : la scolarisation en classe ordinaire ; la scolarisation en unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) ; la scolarisation en unité d’enseignement (UE) ; la mise en place d’un parcours de formation du jeune sourd dans un pôle d’enseignement pour les jeunes sourds (PEJS). La circulaire nº 2017-011 du 3 février 2017 précise les modalités du parcours de formation des jeunes sourds et décline notamment les différents parcours possibles au sein du PEJS. Ainsi, chaque académie doit développer un PEJS depuis la maternelle jusqu’au lycée. En ce sens, une note ministérielle en date du 3 juillet 2018 a été adressée aux recteurs d’académie afin de rappeler la nécessité d’améliorer les conditions de scolarisation des jeunes sourds et l’importance du déploiement des PEJS sur l’ensemble du territoire national. Afin de mieux prendre en compte le parcours des élèves bilingues au sein des PEJS, le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports (MENJS) initie un groupe de travail en lien avec les associations concernées à compter de la rentrée 2021. Enfin, le MENJS prévoit de poursuivre l’implantation d’ULIS dans les écoles et dans les établissements scolaires : 358 ULIS supplémentaires sont créées à la rentrée scolaire 2021. Une cartographie des lieux de scolarisation des élèves sourds sur l’ensemble du territoire français est disponible sur le site Éduscol. Elle offre une lisibilité des différents parcours proposés à ces élèves. Le site Éduscol comporte également des ressources et des informations pour ces élèves et leurs familles. Le MENJS est entièrement engagé pour permettre à l’École de la République d’être pleinement inclusive.


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