Revue de presse du 3 mars 2021

Revue de presse





Insee Première, nº 1841, 3 mars 2021La pratique de la résidence par alternance est reconnue en France depuis la loi nº 2002-305 du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale : en cas de séparation des parents, la résidence de l’enfant est fixée soit chez l’un de ses parents, soit chez les deux ; la résidence de l’enfant peut également être fixée exceptionnellement chez une tierce personne.

Selon cette étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques, la part des enfants dont les parents sont séparés vivant en résidence alternée progresse tous les ans depuis l’adoption d’un cadre légal favorable : elle aurait doublé entre 2010 et 2016, selon des sources fiscales, et plus de 10 % (480 000) des quatre millions d’enfants mineurs dont les parents sont séparés vivaient en résidence alternée en 2020 en France, passant donc la moitié de leur temps au domicile de chacun de leurs parents séparés. Les autres enfants dont les parents sont séparés résident majoritairement ou exclusivement chez un seul de leurs parents, le plus souvent chez leur mère. L’étude montre que la part des enfants vivant en résidence alternée chez leurs deux parents évolue selon l’âge : le recours à la résidence alternée progresse régulièrement jusqu’aux dix ans de l’enfant, où elle atteint un pic (15,2 %), avant de décroître à l’adolescence.

Deux facteurs peuvent expliquer cette évolution : la résidence alternée est particulièrement rare chez les plus jeunes – seuls 4,2 % des enfants de moins de quatre ans ayant des parents séparés sont alternants ; à l’inverse, la part des alternants décline passé dix ans car certains adolescents abandonnent l’alternance mise en place durant leur enfance.

La moitié (52 %) des familles des enfants alternants n’a qu’un enfant à charge. Au domicile maternel, 73 % des enfants en résidence alternée vivent dans une famille monoparentale et 27 % dans une famille recomposée, respectivement 71 % et 29 % au domicile paternel.

Les parents d’enfants en résidence alternée sont davantage diplômés, plus souvent en emploi et plus souvent cadres ou professions intermédiaires (57 %) que les autres parents. Le taux d’emploi des mères de ces enfants est proche de celui des pères (89 % contre 92 %), et bien supérieur à celui des mères vivant dans une famille dite « traditionnelle » (77 %). Les mères d’enfants alternants travaillent toutefois quatre fois plus souvent à temps partiel que les pères de ces mêmes enfants (19 % contre 5 %). Ces derniers sont par ailleurs plus souvent propriétaires de leur logement que les mères et leurs logements sont plus grands.

L’étude relève enfin que la résidence alternée est plus développée dans certaines zones géographiques : l’Ouest de la France ainsi qu’une large partie du Sud, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes. Il s’agit le plus souvent de zones périurbaines, où les niveaux de vie médians et le taux d’activité des mères sont élevés. Dans les territoires où l’alternance est peu fréquente, le niveau de vie des enfants alternants est largement supérieur à celui de l’ensemble des enfants mineurs. La suroccupation des logements freine la résidence alternée.




Jean-Pierre Ferrara

  • Pavan (Benoît), « Une famille conteste la “légitime défense” policière », Le Monde, nº 23686, 4 mars 2021, p. 13.

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