Serre (Nathalie), question écrite nº 33968 au ministre des Solidarités et de la Santé sur une étude épidémiologique sur l’interruption volontaire de grossesse [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Assemblée nationale », nº 46 A.N. (Q), 17 novembre 2020, p. 8145].
Mme Nathalie Serre attire l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l’urgence de dresser un bilan exhaustif de la politique conduite en matière d’interruption volontaire de grossesse (IVG). En effet, les statistiques qui viennent d’être publiées pour 2019 révèlent que le nombre d’avortements est au niveau le plus élevé en France depuis 30 ans, avec 232 000 avortements, et témoignent que son accès est largement étendu. Pourtant, d’aucuns prétendent que 3 000 à 5 000 femmes (chiffres identiques à ceux avancés en 2001 pour demander l’allongement de 10 à 12 semaines de grossesse) dépasseraient chaque année le délai légal et seraient alors « contraintes » d’aller avorter à l’étranger. Or il n’existe aucune analyse fiable, ni sur les chiffres ni sur les raisons pour lesquelles un certain nombre de femmes iraient avorter à l’étranger. Ces données pourraient éclairer les carences éventuelles des politiques publiques. De plus, les dernières statistiques montrent une corrélation nette entre le niveau de vie et l’IVG : les femmes issues de milieux précaires y recourent sensiblement plus que celles issues de milieux aisés, ce qui prouve la nécessité de mettre en place une réelle politique d’aide et de prévention de l’avortement. Par conséquent, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer s’il entend engager, et dans quels délais, une vaste étude épidémiologique sur les vingt dernières années, qui pointerait les causes, conditions et conséquences de l’avortement.
Question archivée au format PDF (212 Ko, 2 p.).