Revue de presse du 31 juillet 2020

Revue de presse

  • Égalité parentale, newsletter nº 12, 31 juillet 2020.







  • Cannone (Belinda), « Et si les féministes se remettaient à faire de la politique ? », Le Monde, nº 23502, 1er août 2020, p. 27.


Les États américains ont adopté depuis 1977 des lois élevant régulièrement l’âge auquel un enfant doit être assis dans un siège adapté lors d’un déplacement en automobile. Or, ces lois augmentent considérablement le coût d’un troisième enfant, car de nombreuses voitures n’ont pas l’espace suffisant pour que soient installés trois sièges pour enfants à l’arrière. À partir des données du recensement et de la variation des lois selon les États, les auteurs de cette étude originale ont estimé que les femmes ayant deux enfants d’âge exigeant des sièges adaptés ont une probabilité annuelle de donner naissance à un troisième enfant inférieure de 0,73 point de pourcentage. Cet effet est limité aux troisièmes naissances, est concentré dans les ménages possédant une voiture et est plus important lorsqu’un homme est présent – les deux sièges à l’avant étant alors plus susceptibles d’être occupés. Les auteurs ont estimé que ces lois n’ont évité que 57 décès d’enfants dans des accidents de voiture dans tout le pays en 2017, mais qu’elles ont simultanément conduit à une réduction permanente d’environ 8 000 naissances. L’effet total est de 145 000 naissances de moins depuis 1980, 90 % de cette baisse ayant eu lieu depuis 2000.


Les grossesses d’une femme ont des conséquences déterminantes sur son état de santé. Aucune recherche n’avait cependant été menée jusqu’à présent pour comparer les grossesse ultérieures après un avortement provoqué, une naissance vivante ou une perte naturelle du fœtus. L’équipe de chercheurs américains à l’origine de la présente étude a identifié 7 388 842 grossesses chez des femmes éligibles à Medicaid entre 1999 et 2014 dans dix-sept États américains finançant des services d’avortement. Chaque femme a été assignée à l’une des trois cohortes (avortement provoqué, naissance vivante ou perte naturelle du fœtus) en fonction de sa première grossesse. Toutes les grossesses ultérieures jusqu’à la cinquième ont été identifiées. Les résultats des trois cohortes ont été analysés séparément pour trois groupes ethniques (blanche, hispanique, noire) et trois tranches d’âge (moins de dix-sept ans, dix-sept à trente-cinq ans, plus de trente-cinq ans).

Tous les groupes ethniques et tranches d’âge présentent les mêmes caractéristiques :

  • les femmes ayant subi une perte naturelle du fœtus sont plus susceptibles de donner ensuite naissance à un enfant vivant que les femmes l’ayant fait dès leur première grossesse ;
  • les femmes ayant volontairement interrompu leur première grossesse ont une plus grande probabilité d’être à nouveau enceintes que les autres et sont plus susceptibles de recourir encore à l’avortement lors de leurs grossesses ultérieures ;
  • les naissances vivantes et les pertes naturelles du fœtus sont plus susceptibles d’être suivies d’une naissance que d’un avortement.

Des différences significatives apparaissent cependant entre les groupes. L’âge est ainsi positivement associé à la probabilité qu’une première naissance vivante soit suivie d’une autre, mais négativement associé à la probabilité d’une naissance après un avortement initial : les femmes âgées de dix-sept à trente-cinq ans n’ayant pas eu recours à l’avortement pour leur première grossesse ont une probabilité 7,9 fois supérieure aux autres de mener leur deuxième grossesse à terme ; le taux est de 8,3 pour les femmes de plus de trente-six ans. Les femmes hispaniques sont toujours moins susceptibles d’avorter que les femmes blanches ou noires et plus susceptibles de donner naissance à un enfant vivant. Les femmes noires sont toujours moins susceptibles de donner naissance à un enfant vivant que les femmes blanches ou hispaniques et plus susceptibles d’avorter. Les chercheurs ont par ailleurs observé que « low-income women who have abortions are more likely to have more overall pregnancies, including more subsequent abortions ».

Les auteurs rappellent également que les femmes subissant des avortements répétés sont davantage exposées à diverses conséquences néfastes, dont les hémorragies et les infections, principales causes de mortalité maternelle.


Faire un don

Totalement indépendant, ne bénéficiant à ce jour d’aucune subvention publique et ne vivant que de la générosité privée, P@ternet a besoin du soutien de ses lecteurs pour continuer, et se développer. Si cet article vous a intéressé, vous pouvez soutenir P@ternet grâce à un don ponctuel en cliquant sur l’image ci-dessous.

helloasso

Laissez un commentaire (respectez les règles exposées dans la rubrique “À propos”)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.