Communiqué de presse de La Manif Pour Tous
Institution indépendante, l’Académie nationale de médecine (ANM) vient d’adopter à une très large majorité son rapport sur le projet de loi bioéthique, et notamment sur la question de la procréation médicalement assistée sans père. Pour les membres de l’Académie, « la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure qui n’est pas sans risques pour le développement psychologique et l’épanouissement de l’enfant ». Le rapport précise : « l’ANM estime que, de plus en plus malmenée par les évolutions sociétales, la figure du père reste pourtant fondatrice pour la personnalité de l’enfant comme le rappellent des pédopsychiatres, pédiatres et psychologues qui demeurent dans leur majorité pour le moins réservés sur cette innovation radicale » que serait la procréation médicalement assistée sans père.
Pour La Manif Pour Tous, la prudence impose naturellement de prendre en compte cet avis et de reporter a minima l’article 1er du projet de loi bioéthique qui n’est d’ailleurs pas encore arrivé dans l’hémicycle. « En matière de santé et sur les questions médicales, faut-il faire confiance à son député ou à son médecin ? En ce qui me concerne, je préfère prendre en compte l’avis médical », souligne Albéric Dumont, vice-président de La Manif Pour Tous. « Cet avis retentissant change évidemment radicalement la donne », poursuit Ludovine de La Rochère, présidente du mouvement.
À la suite de l’adoption de ce rapport par l’Académie nationale de médecine, l’embarras du gouvernement est palpable. Non sans maladresse, certains ministres comme Agnès Buzyn et Gabriel Attal ont réagi en tenant des propos confus, confondant les enfants vivant sans leur père (ce qui arrive dans un certain nombre de cas, quelles qu’en soient les raisons) et les enfants volontairement privés de père par la procréation médicalement assistée sans père. L’avis de l’Académie nationale de médecine porte spécifiquement sur « la conception délibérée d’un enfant privé de père ». C’est précisément ce caractère délibéré et volontaire de l’absence de père dès la conception qui est dénoncé par l’avis de l’Académie de médecine. Le gouvernement doit cesser de faire l’amalgame et prendre le temps de lire attentivement ce rapport. Il doit aussi en tirer les conséquences, en manifestant ainsi son sens de l’écoute de la société civile et des professionnels de santé.
Communiqué archivé au format PDF (91 Ko, 2 p.).