Question sur la scolarisation des jeunes sourds et malentendants

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 28 S (Q), 11 juillet 2019

Sollogoub (Nadia), question orale nº 868S au ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse sur la scolarisation des jeunes sourds et malentendants [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 28 S (Q), 11 juillet 2019, p. 3618].

Nadia Sollogoub (© D.R.)

Nadia Sollogoub (© D.R.)

Mme Nadia Sollogoub attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur les inquiétudes exprimées par les familles de jeunes personnes sourdes et malentendantes. En théorie, chaque académie doit proposer un pôle d’enseignement pour les jeunes sourds (PEJS) depuis la maternelle jusqu’au lycée. La mise en place des PEJS peut s’appuyer sur le réseau des internats publics scolaires, afin de permettre l’accueil des jeunes en internat, avec l’accord des familles. Ce pôle s’adresse exclusivement à des jeunes sourds pour lesquels les familles ont fait le choix d’un mode de communication, soit bilingue (langue des signes française – LSF – français écrit), soit en langue française et qui sont orientés dans un PEJS par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Pourtant, la fermeture de classes « langue des signes française » (LSF) au sein d’établissements scolaires, la fermeture de filières au sein de l’institut national des jeunes sourds (INJS) et enfin les annonces autour du concept « ensemble pour l’école inclusive » sont à l’origine de vives inquiétudes. Le taux d’illettrisme chez les enfants sourds avoisine les 80 % pour ceux qui sont en âge de maîtriser la lecture et l’écriture. L’inclusion au sein de l’école n’est pas techniquement et humainement possible pour tous les handicaps. Le handicap de la surdité ne doit pas rencontrer une double peine : celle des conséquences de son propre handicap et celle de devoir se mettre à la portée de ceux qui n’ont pas ce handicap. Inclure un enfant sourd au sein d’une école ordinaire, sans possibilité de communication, pourrait procéder davantage de l’exclusion que de l’inclusion. Parce que, dans ces conditions, c’est à l’enfant sourd que reviendrait de conduire les efforts pour « se faire entendre » auprès des autres. Elle souhaite que le Gouvernement veuille bien lui préciser sa position sur la spécificité que constitue le handicap de la surdité et quelles dispositions il souhaite prendre pour garantir les droits des personnes sourdes et malentendantes pour l’accès à l’éducation et à la formation.


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