Question sur la grève des interruptions volontaires de grossesse

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 12 S (Q), 21 mars 2019

Détraigne (Yves), Question écrite nº 9555 à la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations sur la grève des interruptions volontaires de grossesse [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 12 S (Q), 21 mars 2019, p. 1502].

Yves Détraigne (© D.R.)

Yves Détraigne (© D.R.)

M. Yves Détraigne appelle l’attention de Mme la secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, sur la menace proférée par le syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) d’une grève des interruptions volontaires de grossesse (IVG) [1].

En effet, ce syndicat a invité ses adhérents à se préparer à arrêter la pratique des IVG pour faire pression sur le ministère et pour pouvoir discuter du cas de médecins condamnés à de lourds dommages pour erreur médicale.

Outre le fait que cela va à l’encontre du droit à l’IVG, souvent mis à mal et décrié, cette menace, qui consiste à prendre en otage des femmes confrontées à un des choix les plus difficiles dans leur vie, revient à les utiliser comme levier de négociation ou de médiatisation, ce qui n’est pas concevable à notre époque dans notre pays.

Plus de quarante ans après son autorisation, cette « affaire » démontre, en outre, que le droit à l’avortement, même s’il est inscrit dans la loi, n’est pas encore considéré comme acquis par tous.

Alors que le recours à l’IVG reste encore trop complexe pour de nombreuses femmes (manque d’information, problèmes d’orientations…) et qu’un programme national d’actions a d’ailleurs été mis en place pour en améliorer l’accès en décembre 2018, il lui demande donc de réagir vivement et de condamner cette menace.

Note de P@ternet
  1. La question vise un article de Jean Marty (ancien président du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France) publié dans une newsletter adressée aux 1 600 adhérents du syndicat le mardi 12 mars dernier, dont on trouvera un extrait ci-dessous. On peut lire les explications de l’auteur dans l’entretien qu’il a accordé le lendemain au magazine Causette : Cuxac (Anna), « Le Syngof prend en otage les femmes qui ont besoin d’une IVG », Causette, 13 mars 2019.

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