Guérini (Jean-Noël), Question écrite nº 7108 à la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes sur la défense des valeurs féministes et laïques [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 40 S (Q), 11 octobre 2018, pp. 5113-5114].
M. Jean-Noël Guérini appelle l’attention de Mme la secrétaire d’État, auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes sur les dérives de certains discours prétendument féministes.
En septembre 2018, le planning familial des Bouches-du-Rhône a publié sur sa page Facebook des contenus fort éloignés de nos valeurs féministes et laïques. Censées défendre la liberté de choix des femmes, des images y prônaient comme équivalentes la nudité et le voile islamique, avec des légendes traduites de l’anglais dans un français approximatif : « La nudité empouvoire certaines femmes. / La modestie empouvoire certaines femmes. Des choses différentes empouvoirent des femmes différentes. Leur féminisme représente leur droit de choisir. » Il était déjà choquant de choisir le voile islamique comme simple attribut de « modestie » et exemple d’émancipation, mais, dans un dialogue avec un internaute, l’association affirme d’abord que « le féminisme ne défend pas des valeurs universelles », puis refuse de condamner explicitement l’excision, pourtant interdite et punie par la loi, au nom du « libre choix de chacun.e ».
S’ils ont été supprimés par la suite, ces contenus relativistes sont inadmissibles de la part d’un mouvement qui reçoit des subventions publiques et fait partie des associations agréées par l’éducation nationale pour intervenir lors des journées d’éducation à la sexualité à l’école.
C’est pourquoi il lui demande ce qu’elle compte mettre en œuvre pour empêcher le dévoiement de nos valeurs féministes et laïques.
Réponse du Secrétariat d’État auprès du Premier ministre, chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, publiée dans le Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 49 S (Q), 13 décembre 2018, p. 6441.
Le Mouvement français pour le planning familial (MFPF) organisé en treize fédérations régionales et en soixante-seize associations départementales, mène un travail essentiel dans le champ des droits des femmes et de la politique familiale. À ce titre, il développe des actions et une expertise en matière de lutte contre les violences faites aux femmes qu’elles soient sexistes, sexuelles, psychologiques ou sociales. Il participe aux débats de société et met en œuvre des actions en faveur de la promotion d’une éducation non sexiste, d’une éducation à la sexualité dans son acception la plus large. Enfin, l’association est incontournable sur les questions relatives à la santé sexuelle des femmes dont l’accès à l’IVG et à la contraception. Ses lieux d’accueil sont ouverts à toutes les femmes, sans discrimination, distinction ni jugement. Il lutte contre toutes les formes d’exclusion et d’inégalités sociales avec pour objectif l’égal accès de toutes les personnes aux mêmes droits, à la santé sexuelle, à l’autonomie et à l’émancipation. Par conséquent, si la publication sur les réseaux sociaux dudit visuel par l’association départementale des Bouches-du-Rhône, le 22 septembre 2018, sans commentaires explicatifs, a permis à un message ambigu d’être relayé par les médias, elle ne peut suffire à remettre en cause l’engagement de l’association envers les valeurs féministes et laïques de l’État français. Le Planning familial bénéficie d’une convention pluriannuelle d’objectifs avec l’État qui a fait l’objet de bilans réguliers démontrant la pertinence du travail engagé. Ce dernier repose sur un réseau de partenaires solide, couvrant l’ensemble du territoire national, ainsi que sur une expertise développée depuis des décennies en faveur des droits des femmes. Le Planning participe directement à la mise en œuvre de la politique nationale d’égalité entre les femmes et les hommes, notamment en intervenant dans les établissements scolaires.
Question archivée au format PDF (214 Ko, 2 p.).