Questions sur l’enseignement du grec ancien et du latin au collège et lycée

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 17 S (Q), 26 avril 2018

Botrel (Yannick), Question écrite nº 4695 au ministre de l’éducation nationale sur l’enseignement du latin et du grec ancien au collège et lycée [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 17 S (Q), 26 avril 2018, p. 2023].

Yannick Botrel (© D.R.)

Yannick Botrel (© D.R.)

M. Yannick Botrel appelle l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur l’enseignement du latin et du grec ancien au collège et lycée.

Le président de la République, lors de son discours du 20 mars 2018 devant l’Académie française, a évoqué sa volonté d’une « revitalisation résolue des langues anciennes ».

Sur le terrain, la réalité est cependant différente et les professeurs de lettres classiques doivent se battre pour faire appliquer les textes officiels, en collège comme en lycée.

À cela s’ajoute la réforme du baccalauréat qui va se traduire par la suppression des spécialités grec ancien et latin en série L.

En ce sens, il l’interroge sur la stratégie de « revitalisation résolue des langues anciennes » envisagée par le Gouvernement.


Cidrac (Marta, de), Question écrite nº 4714 au ministre de l’éducation nationale sur l’enseignement du latin et du grec ancien au collège et au lycée [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 17 S (Q), 26 avril 2018, p. 2024].

Marta de Cidrac (© D.R.)

Marta de Cidrac (© D.R.)

Mme Marta de Cidrac attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale au sujet de l’enseignement du latin et du grec ancien au collège et au lycée.

La situation n’a pas évolué depuis mai 2017 en dépit des intentions manifestées par le président de la République et malgré la circulaire nº 2018-012 du 24 janvier 2018 promouvant l’enseignement des langues anciennes.

Selon ces textes, les collégiens prenant l’option latin doivent avoir une heure en classe de cinquième, trois heures en classe de quatrième et trois heures en classe de troisième. Or, sur le terrain, il semble que ce ne soit pas le cas ; dans la majeure partie des établissements, l’horaire est à cinq heures au lieu de sept pour l’année scolaire en cours et dans les prévisions pour la rentrée 2018. Même cas de figure pour le grec en classe de troisième : le plus souvent, les élèves n’ont que deux heures au lieu des trois prévues.

Au lycée, le même problème se pose : l’horaire officiel de trois heures n’est pas toujours respecté et parfois les élèves n’ont que deux heures et deux niveaux sont regroupés, ce qui rend l’enseignement dans ces conditions extrêmement difficile.

En outre, l’enseignement du grec ancien (33 000 pour le collège et le lycée) ne concerne plus qu’un petit nombre d’élèves. C’est la raison pour laquelle il convient de capitaliser sur leur réussite, notamment pour ceux qui suivent la série L.

Les revendications de plusieurs associations qui œuvrent pour la défense des langues anciennes sont connues du ministère et les engagements pris tardent à venir. Les discours ne doivent pas rester lettre morte et doivent être suivis de changements réels.

Dès lors, elle souhaiterait connaître ses intentions.


Darcos (Laure), Question écrite nº 4638 au ministre de l’éducation nationale sur l’avenir du latin et du grec ancien dans l’enseignement secondaire [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 17 S (Q), 26 avril 2018, p. 2022].

Laure Darcos (© Xavier Darcos)

Laure Darcos (© Xavier Darcos)

Mme Laure Darcos appelle l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur l’avenir des langues anciennes dans l’enseignement du second degré. Le rapport sur la valorisation des langues et cultures de l’Antiquité, « Les Humanités au cœur de l’école », publié récemment, ainsi que la circulaire ministérielle relative à la mise en œuvre de l’enseignement facultatif de langues et cultures de l’Antiquité, réaffirment l’importance des humanités dont le latin et le grec ancien constituent les disciplines majeures. Celles-ci sont jugées particulièrement utiles pour la maîtrise des savoirs fondamentaux de la langue française et la réussite scolaire des élèves, quelles que soient leurs conditions sociales d’origine. Toutefois, de nombreuses incertitudes pèsent sur l’avenir de ces enseignements, telles que l’appétence modérée des élèves pour cette formation et la démographie déclinante des professeurs de lettres classiques, recul qui a incité le ministère à envisager une certification complémentaire en « Langues et cultures de l’Antiquité » pour les enseignants de lettres modernes, d’histoire-géographie, de langues vivantes et de philosophie à partir de 2019. Dans ce contexte, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer si les quotités horaires allouées au latin et au grec ancien au collège comme au lycée pourront être pérennisées et quelles mesures nouvelles pourraient être mises en œuvre afin de garantir, dans le cadre d’une démarche d’apprentissage progressive, qu’un enseignement de qualité soit effectivement offert aux élèves désireux d’étudier ces deux langues, fondements de la culture européenne.


Jourda (Muriel), Question écrite nº 4680 au ministre de l’éducation nationale sur les lettres anciennes [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 17 S (Q), 26 avril 2018, p. 2023].

Muriel Jourda (© D.R.)

Muriel Jourda (© D.R.)

Mme Muriel Jourda attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur les difficultés rencontrées par les professeurs de lettres classiques pour faire appliquer les textes officiels au collège et au lycée. La réduction des horaires de latin à cinq heures et celui de grec ancien à deux heures dans la réforme du collège se maintient apparemment pour la rentrée 2018. La réforme du lycée va, quant à elle, achever le travail de destruction des langues anciennes, puisque la spécialité grec ancien ou latin du bac série littéraire (L) est supprimée. Les élèves ne pourront prendre qu’une seule option et le coefficient 3 disparaît. Ces décisions anéantissent ceux des élèves qui souhaiteraient privilégier des études plus littéraires. Pourtant, le discours du président de la République devant l’Académie française le 20 mars 2018, la circulaire promouvant l’enseignement des langues anciennes publiée au début de l’année 2018 et le rapport sur l’avenir des langues anciennes militent pour « une revitalisation résolue des langues anciennes ».

Devant ces contradictions, elle lui demande quelles sont ses véritables intentions et quelles sont les mesures qu’il compte prendre afin de ne pas laisser disparaître ces langues, partie prenante de notre patrimoine culturel et éducatif.


Paul (Philippe), Question écrite nº 4721 au ministre de l’éducation nationale sur l’enseignement du latin et du grec ancien en secondaire [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 17 S (Q), 26 avril 2018, pp. 2024-2025].

Philippe Paul (© D.R.)

Philippe Paul (© D.R.)

M. Philippe Paul appelle l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur les conditions d’enseignement des langues anciennes que sont le latin et le grec ancien.

Les enseignants s’inquiètent plus particulièrement des difficultés qu’ils rencontrent pour faire appliquer les textes officiels en collège et en lycée. Ils dénoncent la persistance, à la rentrée 2018, de la situation dramatique qui a réduit l’horaire de latin à cinq heures et celui de grec ancien à deux heures dans la réforme du collège. Ils estiment que l’enseignement du grec ancien est en danger avec 1 000 élèves en moins à la dernière rentrée.

Ils accusent la réforme du lycée « d’achever le travail de destruction des langues anciennes » puisque la spécialité grec ancien ou latin du bac en série L est supprimée.

Ils considèrent que cette réforme pénalise les élèves qui voudraient privilégier des études littéraires à des études scientifiques.

Si des discussions ont permis d’obtenir des assurances pour le collège (ajout d’une heure en 4ème et 3ème), il n’en va pas de même pour le lycée pour lequel les représentants des enseignants de langues anciennes n’ont aucune certitude.

Il l’interroge sur les mesures qu’entend prendre le Gouvernement pour assurer la pérennité de ces enseignements.


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