Communiqué de presse d’Alliance Vita
Le 29 novembre, les députés examineront en deuxième lecture la proposition de loi relative au « renforcement du droit à l’avortement » qui prévoit notamment l’allongement des délais de douze à quatorze semaines de grossesse et la suppression de la clause de conscience spécifique des soignants.
Alliance Vita dénonce des mesures déconnectées de la réalité vécue par les femmes et demande la suspension du processus législatif tant qu’un vrai bilan des causes, des conditions et des conséquences de l’avortement n’aura pas été établi.
La revendication d’un « droit à l’avortement » empêche de regarder objectivement la réalité de l’interruption volontaire de grossesse, de parler de ce que vivent les femmes et des soutiens qui pourraient leur être apportés pour l’éviter.
Les révisions successives de la loi sur l’avortement ont supprimé progressivement toutes les mesures qui pouvaient soutenir les femmes, en particulier l’information sur les aides et les droits des femmes enceintes délivrées lors des consultations d’interruption volontaire de grossesse. En outre, aucune étude d’évaluation n’a été réalisée quant à l’impact de ces évolutions sur la vie des femmes alors qu’il s’agit d’un acte irréversible qui met des vies en jeu. D’ailleurs selon un sondage IFOP réalisé en octobre 2020, 92 % des Français estiment que « l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes » et près de trois quart (73 %) d’entre eux jugent également que « la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’Interruption Volontaire de Grossesse ».
C’est une illusion de croire que toutes les femmes avortent librement et par véritable choix.
En particulier, l’avortement s’avère un marqueur d’inégalité sociale qui doit alerter les pouvoirs publics. Pour la première fois, les données sur l’interruption volontaire de grossesse ont été appariées avec des données fiscales (DREES 2020), démontrant ainsi une corrélation nette entre niveau de vie et interruption volontaire de grossesse : il en ressort que les femmes aux revenus les plus faibles y ont davantage recours.
Dans ce contexte, allonger les délais sans qu’aucun soutien ne soit proposé pour rendre possible la poursuite d’une grossesse est terriblement injuste.
Pour Caroline Roux, directrice générale adjointe d’Alliance Vita :
« Nous constatons que bien des femmes, jeunes ou moins jeunes, enceintes sans l’avoir planifié, se tournent vers l’interruption volontaire de grossesse à contrecœur sous la pression de leur compagnon, de l’entourage, ou encore par peur de perdre leur emploi. La prolongation des délais de l’interruption volontaire de grossesse marque le déni de la réalité et des besoins des femmes : cette mesure constitue une grande violence à leur endroit d’autant que cette loi ne propose aucune alternative ou soutien spécifique. Plutôt qu’allonger les délais, l’urgence est à la protection des femmes contre les violences et les pressions par la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention de l’avortement. »
Alliance Vita organise un happening devant l’Assemblée nationale le lundi 29 novembre à 18 h 30.
Communiqué archivé au format PDF (285 Ko, 2 p.).