Procréation médicalement assistée : près de quarante piquets de mobilisation dans le Rhône

Communiqué de presse des Juristes pour l’enfance

Juristes pour l’enfance

Dans le Rhône, les militants contre la procréation médicalement assistée sans père et la gestation pour autrui font monter la pression

Alors que l’examen du projet de loi bioéthique par la commission spéciale du Sénat vient de débuter, près de quarante piquets de mobilisation se sont tenus ce matin dans le Rhône, notamment à Belleville, Beaujeu, Brignais, Bron, Caluire, Dardilly, Écully, La Mulatière, Lyon 1 (place des Terreaux), Lyon 2 (place Carnot), Lyon 2 (université catholique de Lyon), Lyon 2 (Confluence), Lyon 3 (marché quai Augagneur), Lyon 4 (Croix-Rousse), Lyon 5 (24 colonnes), Lyon 6, Lyon 7 (mairie et marché place Jean-Macé), Lyon 8 (marché des États-Unis), Lyon 9 (gare et place du Marché), Neuville-sur-Saône, Oullins (mairie et marché de la Buissière), Saint-Genis-Laval, Saint-Germain-au-Mont-d’Or, Tassin, Villié-Morgon, Villefranche-sur-Saône, Villeurbanne et jusqu’à Bourg (01), Le Teil (07), Montélimar (26), Valence (26), Roanne (42) et Mâcon (71) !

« Pères effacés », « Père enterrés », « Pères supprimés », « société sans père = société violente »

C’est au son de ces slogans portés sur des pancartes écarlates que, sur le piquet de Confluence, des hommes en noir effacés derrière l’anonymat de masques blancs ont symbolisé l’enterrement des pères par le projet de loi bioéthique puisque, comme l’a relevé le comité d’éthique, « l’enfant n’aurait, dans son histoire, aucune image de père, connu ou inconnu, mais seulement celle d’un donneur » (avis nº 129 du Comité consultatif national d’éthique, p. 22).

Avec près de quarante piquets de mobilisation, soixante mille tracts-argumentaires distribués, la région Rhône-Alpes est en premier plan de la mobilisation nationale qui se tient ce weekend partout en France !

Organisée par plus d’une vingtaine d’associations rassemblées sous le label « Marchons Enfants ! », cette mobilisation inédite se tient aujourd’hui partout en France et se poursuivra demain, dimanche 1er décembre. Pour les militants et sympathisants du mouvement social, l’objectif est de s’adresser aux Français : informer, décrypter et inviter d’ores et déjà à se mobiliser pour la grande manifestation nationale et unitaire qui se tiendra à Paris le dimanche 19 janvier 2020.

Situés en centre-ville, sur les marchés, mais aussi en périphérie, à proximité des zones commerciales, les piquets de mobilisations ont permis aux militants d’échanger de manière informelle, de distribuer des tracts et de faire signer des pétitions contre le projet de loi bioéthique : « Je signe parce que mon père nous a abandonnés », dit une jeune fille en passant.

Alors que l’on vient de célébrer le trentième anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, les Lyonnais rappellent que son article 7 stipule que « les enfants ont, dans la mesure du possible, le droit de connaître leurs parents et d’être élevés par eux ». Signataire de cette convention, contraignante juridiquement, la France ne peut donc pas autoriser la procréation médicalement assistée qui organise délibérément l’effacement sans père. En outre, selon un sondage Ifop réalisé en septembre, 82 % des Français estiment que « les enfants nés par PMA ont le droit d’avoir un père et une mère ».

Sur les piquets de mobilisation, l’injustice et l’inégalité de cette mesure soulèvent l’indignation, tout comme le remboursement de la procréation médicalement assistée sans père par la sécurité sociale, également prévue dans le projet de loi : alors que le gouvernement n’a pu débloquer que 750 millions d’euros sur trois ans pour les urgences, on se demande quelle maladie va encore être déremboursée pour assurer la prise en charge par la sécu de procréations médicalement assistées pour des personnes fertiles, pour le plus grand profit de l’industrie pharmaceutique.

Autre sujet d’inquiétude, la gestation pour autrui

La pratique des mères porteuses est intolérable. Elle est d’ailleurs interdite en France. Mais le débat est déjà sur la scène, comme l’a notamment montré l’adoption d’un amendement en faveur de la reconnaissance automatique des gestations pour autrui réalisée à l’étranger. S’il a été finalement rejeté, cet amendement montre bien que la gestation pour autrui fait bien partie des enjeux du projet de loi bioéthique. Et, pour la coordination Marchons Enfants, la gestation pour autrui doit aussi être combattue partout dans le monde : la dignité des femmes et des enfants n’a pas de frontière et la France, patrie des droits de l’Homme, doit urgemment agir en ce sens au niveau international.

Tous à Paris le 19 janvier

Une nouvelle manifestation Marchons Enfants ! unitaire et nationale contre le projet de loi bioéthique aura lieu le dimanche 19 janvier à Paris, à la veille de l’ouverture des débats en première lecture au Sénat. Après le succès de la première manifestation le 6 octobre dernier, qualifiée par les organisateurs de « manifestation d’avertissement », la participation s’annonce encore plus massive. Au-delà de la traditionnelle guerre des chiffres, la manifestation du 6 octobre a déjà été unanimement reconnue comme celle ayant rassemblé le plus de monde depuis le début du quinquennat. Cette démonstration de force s’est par ailleurs déroulée dans le plus grand calme et sans le moindre débordement, ce qui tranche avec le contexte social ambiant. Le gouvernement et le Président de la République vont-ils prendre le risque de continuer à faire la sourde oreille ? Cette voie de l’indifférence, teintée de mépris et de déni, est celle de la hollandisation. À bon entendeur…

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Marchons enfants !


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