Communiqué de presse des Associations familiales catholiques
Très récemment, Madame Laurence Rossignol, ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes a dénoncé la pornographie comme une « violence faite aux femmes » et a qualifié « l’accès facile à la pornographie » de « violence faite aux enfants ».
Rappelons qu’un enfant a en moyenne onze ans lorsqu’il est exposé pour la première fois à du contenu pornographique en ligne, selon l’association Ennocence. Cela concerne les adolescents garçons et filles puisqu’une enquête pour Le Parisien du 17 octobre 2013 montrait que 70 % des jeunes hommes de quinze à vingt ans surfent sur le porno et 35 % des jeunes filles. À quinze ans, 55 % des jeunes ont déjà vu un film classé X, d’après l’IFOP (enquête du 17 octobre 2014 [sic – lire : 2013], « Génération YouPorn : mythe ou réalité ? »).
Madame Rossignol concluait son propos en soulignant la nécessité de « lutter contre l’industrie pornographique » et « lutter contre l’accès des mineurs et des jeunes à l’image pornographique », la qualifiant d’« avilissante, pour l’amour, pour l’égalité femmes-hommes et pour la représentation que l’on a de la sexualité ».
Les Associations familiales catholiques partagent ce constat très alarmant et notent que la large diffusion des smartphones a entrainé en quelques années une très forte augmentation de l’exposition des enfants et des jeunes adolescents à la pornographie sur internet.
Les enfants y découvrent, alors même qu’ils ne sont pas concernés, une sexualité violente, dégradante pour la femme et pour l’homme et imposant un diktat de performance dans les relations sexuelles. Cette première exposition les blesse en imprimant en eux des images normatives, irréelles et brutales qui violent leur imaginaire et réduisent la personne à un objet de consommation.
Les Associations familiales catholiques appellent depuis de nombreuses années à une prise en compte de ce fléau qui contribue à fragiliser les jeunes, mais aussi les adultes. Combien de couples éclatent-ils suite à la porno-dépendance de l’un des conjoints, avec tous les ravages que cela peut faire ensuite au sein d’une famille ?
Elles appellent les pouvoirs publics à s’armer de courage politique pour lutter contre l’accès à la pornographie en ligne, en particulier celui des mineurs, comme ils combattent toutes les addictions : contrôles parentaux, responsabilisation des fournisseurs d’accès, campagnes de prévention… Selon de nombreux spécialistes, des mesures sont déjà prévues par la loi (article 227-24 du code pénal, par exemple) mais demeurent non-appliquées, comme la communication d’un numéro de carte bleue avant toute connexion.
Elles demandent aussi l’application de la loi [sic – lire : circulaire] de 2003 pour une véritable éducation affective, relationnelle et sexuelle dans le cadre scolaire.
Elles invitent enfin tous les parents à accompagner leurs enfants sur cette question de l’éducation à l’amour avec respect et délicatesse, en dialoguant régulièrement avec eux.
Communiqué archivé au format PDF (89 Ko, 1 p.).