Revue de presse du 26 septembre 2022

Revue de presse













L’impact des méthodes de procréation médicalement assistée, comme la fécondation in vitro, sur la grossesse ainsi que sur la santé de l’enfant à naître et de la femme enceinte est régulièrement interrogée. La revue spécialisée Hypertension vient de publier une étude sur le lien entre le risque d’hypertension artérielle et de prééclampsie pendant la congélation embryonnaire et la grossesse.

Le transfert d’embryons congelés est en effet de plus en plus courant dans le monde entier en raison de l’amélioration des méthodes de cryoconservation. Au cours de ces dernières années, certains médecins ont d’ailleurs cessé le transfert d’embryons frais pour congeler systématiquement tous les embryons dans leur pratique clinique (approche dite du freeze-all). Le transfert d’embryons congelés est certes associé à un risque plus élevé de troubles hypertensifs pendant la grossesse que la conception naturelle et le transfert d’embryons frais, mais on ne savait pas encore si cela est attribuable à des facteurs parentaux ou au traitement.

Les auteurs de cet article ont conçu une étude de cohorte basée sur la population avec comparaison au sein de la fratrie en utilisant les registres médicaux des naissances du Danemark (1994-2014), de la Norvège et de la Suède (1988-2015), liés aux données des registres nationaux de qualité et aux bases de données sur la procréation médicalement assistée, pour près de 2,4 millions de femmes âgées de vingt à quarante-quatre ans ayant accouché entre 1988 et 2015. L’étude inclut un nombre considérable de grossesses : 4 426 691 grossesses uniques survenues naturellement au sein de couples, 78 300 grossesses après fécondation in vitro avec transfert d’embryons frais et 18 037 grossesses uniques après fécondation in vitro avec transfert d’embryons congelés, et 33 209 fratries conçues en utilisant différentes méthodes de conception.

Le risque de troubles hypertensifs pendant la grossesse est plus élevé après la conception avec transfert d’embryons congelés par rapport à la conception naturelle, à la fois au niveau de la population (7,4 % contre 4,3 %) et au sein de la fratrie. Pour les transferts d’embryons frais, le risque (5,9 %) est proche de celui de la conception naturelle, à la fois au niveau de la population et au sein de la fratrie. Pour les femmes qui avaient d’abord été enceintes naturellement avant de recourir à la fécondation in vitro, le risque de troubles hypertensifs après le transfert d’embryons congelés est deux fois plus élevé que pour les grossesses issues d’une conception naturelle.

Les données montrent également que les grossesses après fécondation in vitro sont plus fréquemment prématurées : 6,6 % pour les fécondation in vitro avec embryons congelés et 8,1 % pour les fécondation in vitro avec embryons frais, contre 5 % pour les grossesses naturelles.

Même après prise en compte des facteurs parentaux partagés au sein de la fratrie, la fécondation in vitro avec transfert d’embryons congelés augmente donc nettement le risque (74 %) d’hypertension artérielle et de prééclampsie pendant la grossesse par rapport à une grossesse après conception naturelle ou après fécondation in vitro avec embryon frais. Les données utilisées n’ont cependant pas permis d’identifier quelles parties du processus de transfert d’embryons congelés peuvent provoquer ce risque sérieux, qui peut mettre en péril la vie de l’enfant et de sa mère. Cela pourrait être lié aux protocoles de préparation de l’utérus au transfert de l’embryon qui peinent à reproduire ce qui se passe dans une grossesse naturelle, en particulier avec le développement du corps jaune, produisant de la progestérone, une hormone nécessaire au bon déroulement de la grossesse.

Francesco Arcuri vs Juana Rivas




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