Revue de presse du 1er septembre 2022

Revue de presse







Le nombre d’enfants nés par procréation médicalement assistée avec transfert d’embryons congelés-décongelés augmente dans le monde entier et dépasse désormais le nombre d’enfants nés après transfert d’embryons frais dans de nombreux pays.

Les enfants nés après transfert d’embryons congelés-décongelés présentent un risque accru de macrosomie, associé à un risque plus élevé de cancer infantile. Les études sur l’association entre la procréation médicalement assistée et le risque de cancer chez l’enfant aboutissent cependant à des résultats contradictoires.

L’objectif de cette nouvelle étude était de déterminer si les enfants nés par procréation médicalement assistée, en particulier après un transfert d’embryons congelés-décongelés, courent effectivement un risque plus élevé de cancer infantile que les enfants nés après une conception spontanée ou un transfert d’embryons frais.

Ses auteurs ont réalisé une étude de cohorte basée sur les données de quatre pays nordiques : le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède. L’étude a porté sur 7 944 248 enfants, dont 7 772 474 enfants nés après une conception spontanée et 171 774 enfants nés par procréation médicalement assistée (2,2 %), ce qui représente tous les enfants nés entre 1994 et 2014 au Danemark, 1990 et 2014 en Finlande, 1984 et 2015 en Norvège et 1985 et 2015 en Suède. Les taux de cancer et de groupes de cancer spécifiques chez les enfants nés avec chaque méthode de conception ont été déterminés en croisant les données des registres nationaux de procréation médicalement assistée avec les registres nationaux de données sur le cancer et la santé et les registres de population.

Après un suivi moyen de 9,9 et 12,5 ans, le taux d’incidence des cancers avant l’âge de dix-huit ans était de 16,7/100 000 années-personnes pour les enfants nés par conception spontanée (16 184 cas) et 19,3/100 000 années-personnes pour les enfants nés par procréation médicalement assistée (329 cas). Le rapport de risque ajusté était de 1,08. Un ajustement a été effectué en fonction de l’âge de la mère à la naissance, de l’année de naissance, de la parité, de la pluralité, du pays de naissance et du sexe. Les enfants nés après transfert d’embryons congelés-décongelés présentaient un risque plus élevé de cancer (48 cas, taux d’incidence de 30,1/100 000 années-personnes) par rapport aux conceptions spontanées (rapport de risque ajusté : 1,65) et aux transferts d’embryons frais (rapport de risque ajusté :1,59 ; taux d’incidence  18,8/100 000 années-personnes). L’ajustement en fonction de la macrosomie, des malformations congénitales majeures ou du poids à la naissance a légèrement atténué l’association. Des risques plus élevés de mélanomes et de tumeurs épithéliales après toutes méthodes de procréation médicalement assistée et de leucémie après transfert d’embryons congelés-décongelés ont été observés.

Les enfants nés après transfert d’embryons congelés-décongelés présentent donc un risque plus élevé de cancer infantile que les enfants nés après une conception spontanée ou un transfert d’embryon frais. Si ces résultats doivent être interprétés avec prudence en raison du petit nombre d’enfants atteints de cancer, ils suscitent cependant des inquiétudes compte tenu de l’utilisation croissante du transfert d’embryons congelés-décongelés, en particulier des stratégies de gel complet sans indications médicales claires.



Faire un don

Totalement indépendant, ne bénéficiant à ce jour d’aucune subvention publique et ne vivant que de la générosité privée, P@ternet a besoin du soutien de ses lecteurs pour continuer, et se développer. Si cette publication vous a intéressé, vous pouvez soutenir P@ternet grâce à un don ponctuel en cliquant sur l’image ci-dessous.

helloasso

Laissez un commentaire (respectez les règles exposées dans la rubrique “À propos”)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.