Question sur le taux de nomination des femmes dirigeantes dans la fonction publique territoriale

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 35 S (Q), 9 septembre 2021

Noël (Sylviane), question écrite nº 19673 à la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales sur le taux de nomination des femmes dirigeantes dans la fonction publique territoriale [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 50 S (Q), 17 décembre 2020, p. 5995].

Sylviane Noël (© D.R.)

Sylviane Noël (© D.R.)

Mme Sylviane Noël attire l’attention de Mme la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales sur le taux de nomination des femmes dirigeantes dans la fonction publique territoriale.

Depuis le 1er janvier 2013, la loi nº 2012-347 du 12 mars 2012 relative à l’accès à l’emploi titulaire et à l’amélioration des conditions d’emploi des agents contractuels dans la fonction publique, à la lutte contre les discriminations et portant diverses dispositions relatives à la fonction publique impose un taux minimum de personne de chaque sexe parmi les personnes nommées pour la première fois aux principaux emplois de l’encadrement supérieur et dirigeant de la fonction publique.

Ce dispositif, conçu de manière progressive, prévoyait une montée en charge qui s’est achevée le 1er janvier 2017 en portant le taux à 40 % (20 % en 2013 et 2016, 30 % en 2015 et 2016).

La direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) a récemment publié le bilan 2018 du dispositif.

À la lecture des résultats, si le versant hospitalier est bien parvenu au quota des 40 %, il apparait que le compte n’y est pas pour les nominations de femmes dirigeantes dans la territoriale.

En effet, le même taux atteint 33 % soit un net recul depuis 2017, se situant davantage au niveau du lancement du dispositif.

Elle souhaiterait connaître la raison d’un tel recul ainsi que les efforts consentis par le Gouvernement pour faire inverser la tendance d’ici la fin du quinquennat.


Réponse du ministère de la Transformation et de la Fonction publiques publiée dans le Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 35 S (Q), 9 septembre 2021, p. 5298.

Amélie de Montchalin (© Antoine Lamielle)

Amélie de Montchalin (© Antoine Lamielle)

La question de la place des femmes dans la fonction publique est une priorité de la ministre de la transformation et de la fonction publiques, sous l’impulsion du Président de la République, alors que l’égalité entre les femmes et les hommes a été déclaré grande cause du quinquennat. Au sein de la fonction publique d’État, nous dépassons pour la première fois le seuil des 40 % de primo-nominations de femmes aux postes dirigeants et de direction. Au-delà de la fonction publique d’État, le dispositif des nominations équilibrées tel que le prévoit l’article 6 quater de la loi nº 83-634 du 13 juillet 1983 s’applique en effet selon des modalités particulières au sein de la fonction publique territoriale afin de tenir compte des spécificités de ce versant de la fonction publique. L’appréciation du respect de l’obligation de primo-nomination de personnes de chaque sexe ne se fait pas annuellement mais à l’issue d’un cycle de cinq nominations successives. Ainsi, tant en matière d’accès que d’occupation d’emplois de l’encadrement supérieur et dirigeant de la fonction publique territoriale, les résultats obtenus démontrent une constante amélioration depuis la mise en œuvre du dispositif. En effet, le pourcentage de femmes en fonction au sein des emplois de l’encadrement supérieur et dirigeant de la fonction publique territoriale s’élève à 34 % en 2019 contre 32 % en 2018 et le taux de primo-nominations est passé de 35 % en 2016 à 47 % en 2019. Ces taux en hausse révèlent une appropriation significative du dispositif des nominations équilibrées par les employeurs territoriaux. Cette hausse constante du nombre de femmes en fonction permet d’établir un bilan positif de l’efficacité du dispositif des nominations équilibrées. À cet égard, la loi nº 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique a permis le renforcement du dispositif des nominations équilibrées en tenant compte des spécificités des collectivités territoriales et des EPCI, notamment par le contrôle du respect de l’obligation légale porté à quatre nominations au lieu de cinq et l’abaissement du seuil d’application du dispositif aux communes et EPCI de 80 000 à 40 000 habitants. La ministre de la transformation et de la fonction publiques est pleinement mobilisée, aux côtés du Gouvernement, et en lien avec les employeurs territoriaux, pour que cette priorité soit pleinement appliquée, afin de briser effectivement le plafond de verre dans la fonction publique, qui se doit d’être exemplaire en la matière.


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