Revue de presse du 15 février 2021

Les auteurs ont étudié l’impact d’une prestation universelle pour enfants sur la fécondité, en identifiant séparément les effets induits par les avortements et les conceptions, et en analysant l’impact potentiellement asymétrique de l’introduction de la prestation et de sa suppression ultérieure. Elles se sont concentrées sur une allocation de maternité forfaitaire généreuse introduite en Espagne en 2007 puis supprimée en 2010. À l’aide de données administratives, elles ont créé un échantillon pour les cinquante provinces espagnoles, avec des données hebdomadaires sur les taux d’avortement et des données mensuelles sur les taux de natalité entre 2000 et 2017. L’identification a été basée sur les moments de l’introduction et de la suppression de la prestation (à la fois l’annonce et la mise en œuvre), à partir de laquelle ont pu être déduits quand les changements dans les avortements et les naissances pouvaient être attendus. Les auteurs ont constaté que l’introduction de la prestation a entraîné une augmentation de 3 % des taux de natalité, due à la fois à une augmentation des conceptions et à une diminution des avortements. L’annonce de la suppression a entraîné une augmentation transitoire des taux de natalité juste avant la mise en œuvre de la suppression de la prestation, entraînée par une diminution à court terme des avortements. La suppression proprement dite a ensuite entraîné une baisse de 6 % des taux de natalité. L’analyse laisse penser que l’effet positif de l’introduction de la prestation sur la fécondité a été stimulé par les parents hautement qualifiés, tandis que l’impact négatif de la suppression a été plus important chez les parents inactifs et peu qualifiés, ainsi que dans les régions les plus pauvres, plus touchés par la récession de 2008. Les auteurs ont également constaté que la prestation a eu à la fois un effet temporel, de sorte que certaines femmes ont eu des enfants plus tôt, et un effet de niveau, de sorte que certaines femmes ont eu plus d’enfants qu’elles n’en auraient eu autrement.

Article archivé au format PDF (2.40 Mo, 53 p.).