Bioéthique : une commission mixte paritaire en pleine urgence sanitaire, sociale et économique ?

Communiqué de presse des Juristes pour l’enfance

Juristes pour l’enfance

Alors que la loi Grand âge et autonomie est encore reportée, une commission mixte paritaire bioéthique pourrait-elle se réunir ?

Mercredi 3 février, le Sénat a adopté le projet de loi bioéthique sans l’article 1er sur la généralisation de la procréation médicalement assistée et sans l’article 4 sur la filiation qui en découle. À cette occasion, les Français doivent savoir que :

  • le projet ne concerne pas seulement la procréation médicalement assistée mais opère une réforme générale de la filiation : la fin de la filiation généalogique au profit d’une filiation fictive choisie par des adultes et imposée définitivement aux enfants.
  • les sénateurs avaient, pour cette raison, modifié en profondeur le texte en première lecture, pour traiter la filiation post assistance médicale à la procréation sur le terrain de l’adoption, afin de ne modifier la filiation de droit commun.
  • l’Assemblée nationale, en seconde lecture, n’a pas tenu compte de ces corrections de sagesse du Sénat.
  • le Sénat, devant l’obstination de l’Assemblée nationale, a rejeté l’article 1er du projet, refusant ainsi une réforme de la filiation qui n’était ni justifiée ni annoncée par le gouvernement.

Sur les questions proprement bioéthiques, les Français savent-ils encore que le projet envisage la création d’embryons génétiquement modifiés et de chimères homme-animal ?

Alors que la loi grand âge et autonomie, comme la réforme des retraites et d’autres textes, a été reportée à la fin de l’urgence sanitaire, serait-il décent que le Parlement trouve le moyen de réunir une commission mixte paritaire, pour bouleverser en catimini la filiation, ouvrir la procréation médicalement assistée à des personnes fertiles – ce qui va encore accroître les dérives eugénistes de tris d’embryons – et permettre des expérimentations à haut risque sur le vivant ?

Juristes pour l’enfance rappelle en outre que la responsabilité de l’État sera engagée :

  • tant pour l’atteinte à la filiation des enfants issus d’assistance médicale à la procréation résultant de l’effacement par la loi de leur branche paternelle,
  • que pour l’atteinte à l’intégrité de l’espèce humaine découlant des manipulations annoncées sur les embryons humains.

Les parlementaires sont invités à agir en connaissance de cause s’agissant d’un texte de nature à engager leur responsabilité future.

L’association Juristes pour l’enfance demande le report de la commission mixte paritaire bioéthique après l’été, comme la loi Grand âge et autonomie.


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