Allongement du délai d’interruption volontaire de grossesse : toujours plus

Communiqué de presse des Associations familiales catholiques

Associations familiales catholiques

Jeudi 8 octobre, les députés seront amenés à voter l’allongement du délai légal de recours à l’avortement de douze à quatorze semaines. Cette proposition de loi vise à permettre aux femmes qui ont dépassé le délai de douze semaines d’avoir recours à l’avortement en France. Elle supprimerait aussi la clause de conscience spécifique à l’interruption volontaire de grossesse des médecins afin qu’ils ne refusent plus de pratiquer ces avortements qui nécessitent des moyens mécaniques pour extraire un fœtus déjà bien formé.

« La tête du fœtus est ossifiée et il faut l’écraser. Le geste est donc terrible pour celui qui le fait et la patiente. »

Les chiffres de l’avortement en 2019, publiés fin septembre, montrent une hausse de 3,4 % d’une année à l’autre des avortements, qui atteignent un niveau jamais atteint depuis trente ans (cf. Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, « Interruptions volontaires de grossesse : une hausse confirmée en 2019 »), avec des taux de recours près de quatre fois supérieurs à ceux de l’Allemagne. Il s’agit donc bien d’un véritable problème de santé publique.

En 2001, le délai pour recourir à l’avortement était déjà passé de dix à douze semaines en raison du trop grand nombre de femmes en délais dépassés qui partaient avorter à l’étranger. En dépit de cet allongement, le nombre de femmes est toujours aussi élevé, montrant l’inefficacité de cette mesure.

Les Associations familiales catholiques rappellent avec force que l’avortement n’est jamais une bonne solution devant une grossesse imprévue et qu’une autre politique est possible comme :

  • le développement de l’éducation affective et sexuelle des jeunes pour une meilleurs connaissance de leur corps
  • l’étude et la lutte contre les facteurs de risque de recourir à l’interruption volontaire de grossesse : pauvreté, déscolarisation, recul de l’âge de la première grossesse, antécédents d’interruption volontaire de grossesse, etc.
  • le développement d’aides matérielles et financières pour aider les femmes et les familles
  • la valorisation de l’accouchement sous le secret

En libéralisant et banalisant encore plus l’avortement, les députés ne feraient qu’aggraver la détresse des femmes au lieu de les aider à la surmonter alors même que « 73 % des Français estiment que la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’IVG » (sondage IFOP pour Alliance Vita du 30 septembre 2020).

Les Associations familiales catholiques alertent les députés sur l’inadéquation d’une telle loi quand les Français réclament davantage de moyens pour faire face à la crise sanitaire et économique qu’ils traversent. Elles déplorent qu’une proposition de loi sur un tel sujet soit examinée à la sauvette à l’Assemblée nationale, à l’instar du dernier examen de la loi de bioéthique, comme si leurs promoteurs craignaient un vrai débat public.

Voir aussi nos fiches « Prévention et alternatives à l’IVG » et « Grossesses imprévues : où trouver de l’aide ? ».


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