Violences intrafamiliales accrues en période de confinement : il faut aller encore plus loin dans la protection des victimes

Communiqué de presse de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Sénat

La délégation aux droits des femmes, dont le bureau s’est réuni en visioconférence le lundi 30 mars 2020, prend acte avec beaucoup d’intérêt des annonces du Gouvernement pour que, dans les circonstances inédites liées au confinement, les femmes victimes de violences puissent appeler à l’aide dans les pharmacies. Elle salue la disponibilité de l’Ordre des pharmaciens et fait confiance à ces professionnels pour accueillir dans les meilleures conditions celles qui demanderont un « masque 19 ». Elle exprime en revanche des réserves sur la possibilité pour les associations d’assurer des permanences supplémentaires dans les centres commerciaux, avec des moyens humains encore plus contraints.

La délégation s’inquiète également pour les femmes qui, confrontées à un conjoint violent et privées de tout contact avec l’extérieur, ne seraient pas informées de ces nouvelles possibilités d’appel au secours et n’auraient aucun moyen de sortir de leur lieu de confinement pour aller faire une course. Avec sa présidente, Annick Billon (UC-UDI – Vendée), elle appelle donc le Gouvernement à mettre en place des « solutions pour rompre l’isolement des femmes enfermées dans un huis clos familial menaçant. Le Gouvernement propose des solutions pour celles qui sortent, nous devons aussi faire attention à celles qui restent et aller vers elles. »

Dans cette logique, la délégation propose la mise en place d’un suivi des plaintes et des mains courantes, car les femmes qui les ont déjà déposées courent probablement un risque accru lorsqu’elles sont confinées avec le conjoint violent. Consciente de la charge de travail et des responsabilités qui pèsent actuellement sur les forces de police et de gendarmerie, elle suggère au Gouvernement d’étudier la faisabilité d’une telle mesure.

Enfin, très préoccupée du risque d’aggravation des violences faites aux enfants, la délégation demande que les outils de classe numérique mis à disposition des élèves comportent un module dédié aux droits de l’enfant, indiquant notamment le numéro d’urgence 119 mis à disposition des victimes. « Nous restons très mobilisés pour défendre les enfants que le confinement expose à un danger démultiplié de violences intrafamiliales », a conclu Annick Billon, présidente.


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