Communiqué de presse des Associations familiales catholiques
Agnès Buzyn a commenté, avant-hier, dans Le Journal du Dimanche, son projet de loi relatif à la bioéthique.
Elle prétend qu’il ne s’agit pas « d’une loi de combat mais d’un texte élaboré après une large consultation », que « la société est prête », et que « l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ne trahit aucune valeur éthique fondamentale ».
À lire Madame Buzyn, on comprend que le gouvernement ne tient aucun compte de l’opposition massive révélée lors des états généraux de la bioéthique. Il reste sourd aux avis du Comité consultatif national d’éthique, lequel révèle de larges désaccords en son sein et signale lui-même de très nombreux « points de butée ».
Il n’a pas plus écouté les mises en garde des juristes, des psychiatres et des spécialistes de la petite enfance. Il se moque de l’avis des nombreuses associations extrêmement préoccupées par le modèle de société qui se met en place.
Si la consultation a été large et étalée dans le temps, c’est pour essouffler et diluer les oppositions. Ce n’est pas du tout pour s’assurer, avec prudence, que ces évolutions étaient bénéfiques pour notre pays.
Nous continuons à nous adresser au sens de la responsabilité du Gouvernement pour rappeler que :
- l’extension de la procréation médicalement assistée bouleversera l’établissement de la filiation en fondant celle-ci sur le désir des adultes ;
- elle privera délibérément un enfant d’un père pour répondre à la souffrance existentielle des femmes ;
- « la médecine serait simplement convoquée pour satisfaire un droit individuel à l’enfant » (avis nº 90 du Comité consultatif national d’éthique) ;
- elle ouvrira la porte à la marchandisation du corps humain induite par la pénurie de sperme, aux dérives eugéniques inhérentes à la sélection des donneurs et à la gestation pour autrui, au nom de la même conception, erronée, de l’égalité.
Les Associations familiales catholiques redisent à Madame Buzyn toute leur détermination à s’opposer à ce projet, qui va une nouvelle fois fissurer la société française.
Elles lui demandent d’assumer le « progressisme sociétal » du gouvernement, à visée clientéliste, d’avoir l’honnêteté de ne pas se prévaloir d’une consultation qui n’a été qu’une opération de communication et de porter la responsabilité d’un mouvement social d’ampleur dans les prochains mois.
Communiqué archivé au format PDF (79 Ko, 2 p.).