Revue de presse du 15 avril 2019

Revue de presse







Mission d’évaluation du congé parental d’éducation et de la prestation partagée d’éducation de l’enfantLe congé parental d’éducation permet depuis 1977 la suspension du contrat de travail – ou un passage à temps partiel – pour le parent qui souhaite être présent auprès de son enfant durant tout ou partie de ses trois premières années.

Mise en place en 2014, la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) est une prestation familiale sans condition de ressources, conçue pour indemniser le congé parental ; sa durée de versement dépend du partage du congé entre les deux parents.

L’Inspection générale des affaires sociales a dressé un bilan de cette prestation au regard des objectifs poursuivis : impliquer davantage les pères dans le congé parental et prévenir un éloignement durable du marché du travail des femmes, tout en maîtrisant la dépense correspondante. Il ressort de l’évaluation que les défauts et limites identifiés avant la réforme de 2014 ont persisté, notamment son faible succès auprès des pères.

À la lumière de ces observations et des réformes conduites dans d’autres pays européens en ce domaine, le rapport formule des propositions visant à redéfinir un congé parental plus court mais mieux indemnisé, recentré sur ses objectifs propres, afin de mieux répondre aux besoins des très jeunes enfants et de leurs parents, et de faire progresser la conciliation entre engagements familiaux et professionnels ainsi que l’égalité entre les femmes et les hommes à cet égard. Certaines mesures d’adaptation et de simplification pourraient être rapidement appliquées, les autres s’inscrivant dans un calendrier de moyen terme.


Une équipe de chercheurs de l’Organisation des Nations unies, de l’Université du Massachusetts et de l’Université de Singapour a réalisé une importante étude démographique sur le sex ratio at birth mondial. Il est communément admis que le sex ratio at birth naturel est d’environ 1,05 (soit 100 bébés de sexe féminin pour 105 bébés de sexe masculin) – une inégalité dont on ignore toujours la raison – et des recherches antérieures ont montré que des facteurs sociaux peuvent le modifier. Les auteurs de cette nouvelle recherche ont voulu mieux quantifier l’impact démographique d’un de ces facteurs, les avortements réalisés en fonction du sexe (sex-selective abortion) : plus précisément, qu’advient-il du sex ratio lorsque les bébés de sexe féminin sont avortés ?

À cette fin, ils ont analysé des données (enquêtes démographiques, recensements et registres de naissance) issues de deux cent deux pays entre 1950 et 2017. Publiés dans la prestigieuse revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les résultats de cette étude montrent que les avortements réalisés en fonction du sexe entraînent des distorsions du sex ratio plus importantes qu’on le pensait.

Il en ressort notamment que douze pays ont une proportion anormalement élevée d’hommes par rapport aux femmes : l’Albanie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Chine, la Corée du Sud, la Géorgie, Hong Kong, l’Inde, le Monténégro, Taiwan, la Tunisie et le Vietnam. Ces douze pays ont connu des périodes où la pression sociale favorisait les bébés de sexe masculin. Les chercheurs ont constaté que les différences les plus importantes entre les sexes apparaissent en Chine et en Inde – 800 000 avortements de filles ont été perpétrés en Chine et 671 000 en Inde durant la seule année 2017.

La Chine concentre 51 % des filles manquantes. Le sex ratio at birth y est monté jusqu’à 1,179 (soit environ 100 naissances féminines pour 118 naissances masculines) en 2005. Il est descendu à 1,143 (soit environ 100 naissances féminines pour 114 naissances masculines) en 2017, mais cette tendance à la baisse reste à confirmer : le désir de filles semble augmenter peu à peu depuis la fin de la politique de l’enfant unique, mais il faudra plusieurs années pour rééquilibrer le sex ratio, notamment en raison du manque de femmes nées en 2005 qui ont maintenant atteint l’âge de procréer.

Le sex ratio at birth est revenu à la normale en Corée du Sud, en Géorgie et à Hong Kong, mais la baisse est encore légère en Inde, où se perpètrent 41 % des avortements féminins.

Les chercheurs ont calculé que la Chine compte actuellement environ 11,9 millions de missing female births et l’Inde environ 10,6 millions, soit 22,5 millions de « femmes disparues » pour ces deux seuls pays. Le total général combiné pour tous les pays s’élève à environ 23,1 millions de « femmes disparues ». Les chercheurs suggèrent que ces calculs soient pris en compte lors des futures études démographiques :

« An up-to-date systematic analysis for the [sex ratio at birth] — one of the most fundamental demographic indicators — for all countries over time using all available data with reproducible estimation method is urgently needed. »

Les auteurs de l’étude n’osent toutefois pas aller jusqu’à constater que la revendication féministe d’un « droit des femmes à disposer du corps d’autrui » se retourne en fait contre les femmes…




  • Gabriel (Oihana), « La ministre de la Santé face aux jeunes », 20 minutes, nº 3411, 15 avril 2019, p. 8.



  • Lafforest (Dominique, de), « Unplanned », France catholique, 15 avril 2019.




Jan Karbaat

Faire un don

Totalement indépendant, ne bénéficiant à ce jour d’aucune subvention publique et ne vivant que de la générosité privée, P@ternet a besoin du soutien de ses lecteurs pour continuer, et se développer. Si cet article vous a intéressé, vous pouvez soutenir P@ternet grâce à un don ponctuel en cliquant sur l’image ci-dessous.

helloasso

Laissez un commentaire (respectez les règles exposées dans la rubrique “À propos”)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.