Question sur l’évolution de l’infertilité et les actions pour une meilleure prévention

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Assemblée nationale », nº 32 A.N. (Q), 7 août 2018

Aubert (Julien), question écrite nº 11679 à la ministre des Solidarités et de la Santé sur l’évolution de l’infertilité et les actions pour une meilleure prévention [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Assemblée nationale », nº 32 A.N. (Q), 7 août 2018, pp. 7091-7092].

Julien Aubert (© D.R.)

Julien Aubert (© D.R.)

M. Julien Aubert attire l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la nécessité de faire de l’infertilité une question prioritaire de santé publique. En effet, aujourd’hui, de 10 % à 15 % des couples en France rencontrent des difficultés à concevoir un enfant et consultent pour infertilité. Le développement de l’assistance médicale à la procréation (AMP) ne doit pas faire oublier la nécessité de rechercher les causes de l’infertilité, les stratégies de prévention et de véritables traitements thérapeutiques. L’importance de la prévention ne saurait se limiter à la nécessaire prévention contre le tabac, l’alcool et le cannabis et devrait être étendue à la question des causes de l’infertilité. Tant d’un point de vue du coût pour les finances sociales que des peines pour les couples concernés, une telle politique serait des plus bénéfiques. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) révèle qu’en un demi-siècle, « la densité des spermatozoïdes aurait été diminuée de moitié chez les occidentaux ». Les scientifiques attribuent la croissance de l’infertilité à des facteurs environnementaux (pesticides et pollution) ou aux modes de vie (tabagisme, sédentarité…). Considérant les évolutions démographiques récentes relevées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) avec un taux de fécondité passé de 2,03 enfants par femme en 2010 à 1,88 en 2017, une action politique est nécessaire. La France « n’est plus assez riche d’enfants » pour qu’elle ait le droit de négliger un aspect préventif fort en matière de lutte contre l’infertilité. Par conséquent, il lui demande de bien vouloir lui indiquer si elle entend engager une grande étude nationale visant à identifier toutes les causes de l’explosion de l’infertilité dans le pays et à recenser tous les moyens permettant de la prévenir.


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