Nouvelles directives du National Health Service : fin de la prise en charge trans-affirmative des mineurs en Angleterre

Communiqué de presse des Juristes pour l’enfance

Juristes pour l’enfance

Nouvelles directives du National Health Service d’Angleterre pour le traitement de la dysphorie de genre chez les mineurs

Le National Health Service (NHS) d’Angleterre vient de publier un projet de nouvelles directives qui opère un changement de cap significatif dans la prise en charge des mineurs présentant une dysphorie de genre.

L’Angleterre rejoint la Finlande et la Suède qui ont déjà mis fin à l’administration d’hormones aux mineurs au profit de la psychothérapie comme première et, sauf exception, unique ligne de traitement pour les jeunes dysphoriques de genre.

Juristes pour l’enfance se réjouit de ces nouvelles directives qui opèrent un progrès inestimable dans la prise en charge des mineurs dysphoriques en Angleterre.

Nous demandons maintenant que la même qualité de soins soit assurée aux mineurs français, ce qui signifie :

  • la fin de la médicalisation des mineurs (bloqueurs de puberté, hormones, chirurgie)
  • la fin de la banalisation de la transition sociale que le National Health Service reconnaît comme ce qu’elle est, une forme de traitement
  • l’exploration des troubles, pathologies et syndromes post-traumatiques présents chez de nombreux enfants qui s’identifient dans l’autre sexe
  • la psychothérapie pour aider les jeunes concernés à s’approprier leur corps sexué
  • le respect du temps de l’enfance et de l’adolescence

Les principales dispositions des directives du National Health Service

Prise en charge holistique (globale) et non plus transaffirmative

L’approche transaffirmative, qui conceptualise les jeunes dysphoriques comme des mineurs transgenres, est abandonnée au profit de l’approche holistique (globale) qui explore les causes de la dysphorie, les pathologies et troubles associés et tient compte du fait que la dysphorie de genre peut être une étape, une phase temporaire chez l’enfant et l’adolescent.

Les enfants seront désormais pris en charge dans les hôpitaux pour enfants, par des équipes pluridisciplinaires offrant une expertise dans les domaines pertinents :

  • troubles neurodéveloppementaux tels que les conditions du spectre autistique
  • troubles de santé mentale, y compris les états dépressifs, l’anxiété et les traumatismes
  • affections endocriniennes
  • comportements à risque tels que l’automutilation délibérée et la consommation de substances
  • contextes familiaux complexes, y compris les adoptions et les tutelles

Transition sociale

Le National Health Service reconnait la transition sociale comme une forme d’intervention psychosociale et non comme un acte neutre, car elle peut avoir des effets significatifs sur le fonctionnement psychologique.

Le National Health Service déconseille fortement la transition sociale chez les enfants prépubères et précise que la transition sociale chez les adolescents ne doit être poursuivie que pour atténuer ou prévenir une détresse cliniquement significative ou une altération significative du fonctionnement social, et à la suite d’un processus de consentement éclairé explicite.

Bloqueurs de puberté

Les bloqueurs de la puberté ne pourront être administrés que dans des contextes de recherche formels, en raison de leurs effets inconnus.

Hormones croisées

Les directives ne comportent pas de dispositions claires sur les hormones mais laissent présager que des limitations seront imposées en raison de l’incertitude entourant leur utilisation.

Psychothérapie et psycho-éducation

Tous les jeunes dysphoriques de genre seront d’abord traités avec une psychothérapie et une psycho-éducation.

Ceux qui voudront poursuivre une transition médicale seront admis aux hormones par un service centralisé, sur recommandation d’un médecin généraliste ou d’un autre fournisseur du National Health Service. Tous les enfants et les jeunes pour lesquels un traitement hormonal est envisagé seront inscrits jusqu’à l’âge adulte dans une étude de recherche.

Pour finir, le National Health Service indique que ceux qui choisissent de contourner le protocole nouvellement établi (par exemple en se procurant des hormones sur internet) ne seront pas pris en charge par le National Health Service et que des enquêtes sur la protection de l’enfance pourront être menées si des enfants et des jeunes ont obtenu des hormones en dehors des protocoles établis.

Il s’agit à ce stade d’un protocole de transition : le National Health Service souhaite mettre en place un réseau d’hôpitaux pour enfants capables de prendre en charge les besoins particuliers des jeunes dysphoriques de genre. Des directives plus complètes seront publiées en 2023-24.


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