Revue de presse du 6 septembre 2022

Revue de presse


  • « Le conseil d’administration de la Cnaf vote 87 millions d’euros supplémentaires pour les services aux familles », Caisse nationale des Allocations familiales, 6 septembre 2022.

  • « Intervention UNAF – Conseil d’administration de la CNAF du 6 septembre 2022 », Union nationale des associations familiales, 6 septembre 2022.







Suicide. Mesurer l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19Ce cinquième rapport de l’Observatoire national du suicide traite des premiers effets de la crise sanitaire liée au Covid-19 (2020-2021) sur les conduites suicidaires. Il fait état de travaux initiés dès le début de la pandémie et conduits pendant presque deux ans. Il se compose de deux grands dossiers et de dix-huit fiches thématiques.

Le premier dossier comprend une revue de la littérature internationale et nationale sur les conduites suicidaires lors de la pandémie de Covid-19. Le second est consacré à la restitution de quatre recherches sur la prévention du suicide des jeunes.

Les fiches présentent des données statistiques sur les effets de la pandémie sur les conduites suicidaires et la santé mentale, ainsi que les adaptations des actions de prévention du suicide au contexte pandémique (actions des associations d’écoute et de prévention du suicide, stratégie nationale de prévention du suicide).

Le contexte sanitaire et social lié à la pandémie a alimenté de nombreux facteurs de risque suicidaire et pesé sur la santé mentale de la population. Or, le nombre de suicides semble avoir reculé en France. La crise a toutefois accentué ou révélé des vulnérabilités psychologiques, surtout chez les jeunes issus de milieux défavorisés.

La santé mentale de la population a globalement décliné dès mars 2020 (détresse psychologique, troubles anxiodépressifs…) avant de s’améliorer progressivement en milieu d’année. La santé mentale a pu être affectée par :

  • la baisse du lien social, qui a amplifié l’isolement et déstructuré les routines collectives ;
  • la perte d’un proche victime du Covid-19 et, le cas échéant, l’impossibilité de faire son deuil (procédures funéraires modifiées) ;
  • la peur de la contamination et le sentiment d’incertitude ;
  • le repli sur la sphère familiale, avec parfois une augmentation de l’anxiété, du risque de violence intrafamiliale et du stress.

Selon une enquête statistique menée en novembre 2020, 2,8 % des personnes âgées de quinze ans ou plus déclaraient avoir pensé à se suicider au cours des douze mois précédents (2,5 % des hommes et 3,1 % des femmes). Cette proportion était plus forte chez les jeunes, avec 5 % des quinze à vingt-quatre ans (3,6 % des hommes et 6,4 % des femmes).

La France a cependant enregistré en 2020 une baisse du recours aux soins pour lésions auto-infligées (automutilations, tentatives de suicide) au premier semestre par rapport aux années précédentes ainsi qu’une diminution des décès par suicide au cours des deux confinements (− 20 % et − 8 % respectivement par rapport aux années précédentes), ce qui confirme une tendance constatée depuis le début des années 1990.

L’adaptation du système de soins psychiatriques, le moindre accès à certains moyens létaux, le sentiment de partager une épreuve collective et une surveillance accrue par les proches ont pu atténuer le risque suicidaire. Les actes suicidaires, moins nombreux (− 10 %), ont néanmoins été plus graves (hospitalisation plus fréquente en soins intensifs, utilisation accrue de moyens violents).

Les gestes suicidaires ont fortement augmenté chez les adolescentes et les jeunes femmes depuis l’automne 2020. Le taux de tentative de suicide des femmes de quinze à dix-neuf ans faisant partie des 25 % les plus pauvres de la population a été huit fois plus élevé que le taux observé pour les hommes du même âge appartenant aux 25 % les plus aisés.

Une hausse des passages aux urgences pour idées suicidaires a été constatée après le premier confinement. La fréquence de ces idées a baissé au sein de la population générale, sauf parmi les moins de vingt-cinq ans.

Enfin, la crise sanitaire a particulièrement altéré la santé psychique :

  • des femmes ;
  • des individus atteints d’un handicap ou d’une maladie chronique ;
  • des jeunes (notamment des étudiants), plus susceptibles de développer des pensées morbides et suicidaires que les autres classes d’âge. La pandémie a également aggravé la vulnérabilité des enfants, alors que l’offre de soins pédopsychiatriques était déjà en grande difficulté ;
  • des familles dites « monoparentales » et des personnes seules ;
  • des personnes souffrant du Covid-19 ;
  • des plus précaires, surtout des occupants de logements exigus ou insalubres et des personnes sans emploi ;
  • des travailleurs « de première ligne » (personnels soignants…), qui ont contribué à fournir des biens et des services de première nécessité. Ils ont connu une peur de la contamination et un stress professionnel exacerbés.



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