Ont été regroupées ici toutes les publications de mai 2022 dont nous n’avons pu déterminer plus précisément la date de parution.
- Tang (Annie), et alii, « Gender-Affirming Mastectomy Trends and Surgical Outcomes in Adolescents », Annals of Plastic Surgery, vol. 88, supplement 4, mai 2022, pp. 325-331.
Il y aurait plus de 150 000 adolescentes transgenres aux États-Unis, mais les recherches sur les résultats après une mastectomie d’affirmation de genre (opération chirurgicale consiste à enlever le tissu mammaire et à aplatir la poitrine) dans ce groupe d’âge sont limitées. Des chercheurs de l’université de Californie, à San Francisco, ont évalué l’incidence de ces mastectomies d’affirmation de genre et les complications postopératoires, y compris les regrets, chez des adolescentes suivies au sein du consortium Kaiser Permanente Northern California, qui possède deux cliniques spécialisées sur les questions de genre, dont l’une a réalisé soixante-dix mastectomies en 2019 sur des mineures de treize à dix-huit ans, contre cinq en 2013.
Les mastectomies d’affirmation de genre réalisées entre le 1er janvier 2013 et le 31 juillet 2020 chez des adolescentes âgées de douze à dix-sept ans au moment de l’étude ont été identifiées. L’incidence de la mastectomie d’affirmation de genre a été calculée en divisant le nombre de patientes subissant ces opérations par le nombre d’adolescentes assignées comme filles à la naissance, âgées de douze à dix-sept ans au début de chaque année, et la durée du suivi au cours de cette même année. Les caractéristiques cliniques (antécédents de santé mentale, comorbidités, utilisation de testostérone), les informations démographiques, la technique chirurgicale et les complications, y compris la mention de regrets, des patientes ayant subi une intervention chirurgicale ont été relevées. Les patientes avec et sans complications ont été comparées pour évaluer les différences de caractéristiques cliniques ou démographiques à l’aide de tests du χ².
L’incidence de la mastectomie d’affirmation de genre a été multipliée par 13 (3,7 à 47,7 pour 100 000 années-personnes) au cours de la période d’étude. Parmi les 209 patientes ayant subi une intervention chirurgicale, 87 % s’identifiaient comme des garçons, 10 % comme « non binaires » et 3 % comme « autres ». L’âge médian au moment de l’étude était de seize ans (extrêmes : douze à dix-sept ans) – dix étaient âgées de douze ou treize ans. La majorité avait des antécédents de troubles psychiques (anxiété ou dépression dans 60 % des cas et troubles alimentaires dans 11 % des cas). La technique la plus courante était la double incision (85 %). Pour les 137 patientes (65,6 %) avec un suivi de plus d’un an, au moins une complication a été trouvée chez dix patientes (7,3 %), comprenant un hématome (3,6 %), une infection (2,9 %), des cicatrices hypertrophiées nécessitant une injection de stéroïdes (2,9 %), un sérome (0,7 %) et un granulome de suture (0,7 %). Quinze patientes (10,9 %) ont subi une révision. Il n’y avait pas de différences statistiquement significatives dans les caractéristiques cliniques et les données démographiques des patientes entre celles avec et sans complications. Deux patientes (0,95 %) ont eu des regrets postopératoires documentés, mais aucune n’a subi de chirurgie d’inversion au suivi de trois et sept ans postopératoires – ces chiffres sont cependant à nuancer car le suivi médian post-opératoire n’était que de deux ans, et un nombre croissant de patients expriment des regrets à l’âge adulte, après avoir subi l’opération dans leur enfance.
Article archivé au format PDF (287 Ko, 7 p.).