Réforme de l’adoption : laissez les organismes autorisés pour l’adoption faire du bien en France !

Communiqué de presse de l’association Tombée du nid

Tombée du nid

Mercredi 12 janvier, la Commission des lois de l’Assemblée nationale examine la proposition de loi réformant l’adoption, modifiée par le Sénat.

Nous sommes parents de trois enfants adoptés porteurs de handicap et fondateurs de l’association Tombée du nid, suivie par 80 000 personnes. Nous demandons aux députés de revenir sur la suppression de l’activité en France des organismes autorisés pour l’adoption (OAA), hélas déjà votée en première lecture et à nouveau proposée par amendement.

En effet, si le rôle d’intermédiaire des organismes autorisés pour l’adoption à l’international est reconnu, il est également irremplaçable en France, tandis que les départements peinent à trouver des familles pour les enfants dits « à particularité » (fratries, enfants âgés, enfants handicapés ou malades). Adrien Taquet a précisé le 14 octobre 2019 que 49 % des pupilles destinés à l’adoption n’ont pu trouver une famille, alors même que 14 000 familles avaient reçu un agrément. Les organismes autorisés pour l’adoption permettent de pallier cette carence en mettant en relation les familles et les départements.

Notre histoire familiale illustre cette dure réalité : nous avons adopté notre fille Marie, porteuse d’une trisomie 21, en 2013, grâce à la médiation d’un organisme autorisé pour l’adoption avec son département d’origine. A contrario, pour l’adoption de notre fille Marie-Garance en 2016, nous avons dû nous passer d’un organisme autorisé pour l’adoption et les choses ont été beaucoup plus complexes, obligeant à une démarche département par département. Nous avons notamment pu constater la mauvaise circulation des informations entre les départements. Ce n’est pas un cas isolé : notre association Tombée du nid a reçu de nombreux témoignages similaires…

Combien d’enfants à particularités en attente d’adoption vont encore être privés de famille ? Certainement davantage encore si l’Assemblée supprime l’activité en France des organismes autorisés pour l’adoption.

Si le nombre d’adoptions en France via les organismes autorisés pour l’adoption est faible (constat fait par madame la députée Monique Limon), ce n’est pas parce qu’ils sont inutiles, c’est parce qu’ils ne sont pas en nombre suffisant et qu’ils manquent de moyens. Nombre de départements font ce constat et attendent un effort supplémentaire en faveur des organismes autorisés pour l’adoption. Et des familles candidates à l’adoption sont aujourd’hui prêtes à monter elles-mêmes des organismes autorisés pour l’adoption.

La proposition de loi examinée demain 12 janvier en commission constitue une occasion de donner aux organismes autorisés pour l’adoption des moyens supplémentaires et d’encourager leur développement plutôt que les supprimer.

Nous demandons aux députés de saisir cette opportunité de permettre à chaque enfant destiné à l’adoption de pouvoir bénéficier de la tendresse d’une famille.

Clotilde et Nicolas Noël, parents adoptifs de :

  • Marie, porteuse d’une trisomie 21,
  • Marie-Garance, qui est polyhandicapée,
  • Frédéric-Moïse, qui a une pathologie au cervelet.

Fondateurs de l’association Tombée du nid.


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