Guérini (Jean-Noël), Question écrite nº 9923 à la ministre des solidarités et de la santé sur les morts dans la rue [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 15 S (Q), 11 avril 2019, p. 1907].
M. Jean-Noël Guérini appelle l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le nombre de personnes décédées de façon prématurée dans la rue.
En 2018, le collectif Les Morts de la rue a eu connaissance de 566 décès : 516 hommes et 50 femmes. Cette énumération glaçante sous-estime largement la réalité puisque le recueil de ces décès n’est pas exhaustif. Le collectif estime ainsi que le chiffre réel serait de l’ordre de 3 000 morts par an, sur la voie publique, dans des abris de fortune, comme des parkings ou des cages d’escalier, parfois dans un hébergement d’urgence ou un centre de soins.
Alors que l’espérance de vie des Français avoisine les 80 ans, ces personnes avaient 48 ans en moyenne, treize étaient mineures, dont six de moins de cinq ans.
Face à cette situation intolérable, il lui demande quelles mesures d’urgence elle compte mettre en œuvre.
La Gontrie (Marie-Pierre, de), Question écrite nº 9968 au ministre chargé de la ville et du logement sur les morts de la rue [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 15 S (Q), 11 avril 2019, pp. 1924-1925].
Mme Marie-Pierre de La Gontrie attire l’attention de M. le ministre auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la ville et du logement, sur l’ampleur du nombre de décès de personnes sans domicile en France en 2018.
En effet, le collectif « Les Morts de la rue » a dénombré 566 personnes sans domicile décédées en France en 2018, dont près de 100 dans la seule ville de Paris. Elle recensait en 2017 et les années précédentes autour de 510. Ces chiffres ne peuvent pas laisser indifférents et nécessitent une action forte. Chacune de ces morts le rappelle : l’urgence ne cesse de s’accroître.
Les décomptes réalisés notamment à Paris, à l’occasion de la nuit de la solidarité, font état d’une augmentation du nombre de personnes à la rue entre février 2018 et février 2019, dont 12 % de femmes.
À Paris, 3 000 nouvelles places d’hébergement d’urgence ont été créées à l’initiative de la ville, qui agit sur le plan de l’urgence sociale comme sur l’ensemble des domaines permettant de lutter en amont contre l’exclusion, tels que l’accès au droit, la santé, l’insertion et le retour à l’emploi.
Mais les moyens déployés par l’État, responsable de l’hébergement d’urgence, s’ils sont bien en hausse, sont toujours insuffisants. Les associations s’inquiètent d’ailleurs du fait que, d’une année sur l’autre, les budgets ne couvrent pas les dépenses réelles liées à l’hébergement d’urgence. Elles s’inquiètent également des diminutions de crédits des centres d’hébergement et de réinsertion sociale, structures permettant l’accueil des personnes en difficulté dans une perspective de réinsertion.
Malgré la volonté exprimée par le Président de la République, en 2017, d’« apporter un toit à toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui sans abri », force est de constater qu’à ce jour, elle ne s’est pas traduite par une diminution du nombre de personnes en situation de rue.
Elle souhaite donc savoir quels dispositifs le Gouvernement entend mettre en œuvre, et dans quels délais, pour permettre de réduire enfin le nombre de personnes en situation de rue et le nombre de décès directement liés à la grande précarité.
Raimond-Pavero (Isabelle), Question écrite nº 9984 au ministre chargé de la ville et du logement sur le sans-abrisme [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 15 S (Q), 11 avril 2019, p. 1925].
Mme Isabelle Raimond-Pavero attire l’attention de M. le ministre auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la ville et du logement, sur la question du sans-abrisme.
Il a déclaré lors de la séance de questions d’actualité au Gouvernement au Sénat le 4 avril 2019 que « la rue tue l’hiver et l’été et parfois même elle tue plus encore l’été ».
Le 31 mars marquant la fin de la trêve hivernale, toujours plus de personnes seules et de familles incluant des mineurs se trouvent dans la rue. Le « plan logement d’abord » instauré par le Gouvernement a l’ambition d’en diminuer fortement le nombre d’ici à 2022.
Le rapport de février 2019 de la fondation abbé Pierre et de la fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (Feantsa) est alarmant : on chiffre à au moins 700 000 le nombre de personnes sans abri dans l’Union européenne, soit une hausse de 70 % en dix ans. En 2018, en France, ce sont 566 sans domicile fixe qui sont morts dans la rue, dont treize mineurs et pour une moyenne d’âge globale de 48 ans.
Lors de ses vœux de 2018, le président de la République a réitéré sa volonté d’« apporter un toit à toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui sans abri ».
Est à mettre en lumière le travail remarquable de toutes les associations œuvrant pour les personnes ne disposant pas de logements ainsi que pour les sans domicile fixe dans la rue. La responsabilité collective des conclusions doit aussi être mise en exergue.
Si la démarche d’avoir créé 15 000 places d’hébergements supplémentaires depuis mai 2017 doit être saluée, force est de constater que cela n’est pas suffisant.
Elle l’interroge sur la mise en place d’un plan d’urgence qui relève à la fois de la prévention face à la précarité grandissante mais également de l’action immédiate pour les personnes qui sont actuellement dans la rue.
Questions archivées au format PDF (231 Ko, 4 p.).