Revue de presse du 5 juillet 2017

Revue de presse








Le développement de l’emploi des femmes a souvent été présenté comme un facteur d’accroissement des inégalités entre ménages, du fait notamment d’un renforcement supposé de l’homogamie sociale. À rebours de cette idée, une approche comptable de décomposition des inégalités montre, à partir des enquêtes Emploi de l’Institut national de la statistique et des études économiques, que les inégalités de salaire entre couples de trente à cinquante-neuf ans sont restées globalement stables entre 1982 et 2014 en France, alors qu’elles auraient augmenté si le taux d’emploi des femmes n’avait pas progressé. Cette stabilité globale recouvre deux évolutions inverses, liées au fort développement de l’emploi des femmes sur cette période : une diminution de l’inégalité de salaire entre femmes et une augmentation de la corrélation entre les salaires des conjoints au sein des couples. Toutefois, la progression quasi uniforme du taux d’emploi des femmes, quel que soit le niveau de salaire de leur conjoint, a limité l’augmentation de la corrélation entre les salaires des conjoints et évité un renforcement des inégalités de salaires entre couples.



  • Collas (Aurélie), Stromboni (Camille), « Éducation. Réforme du bac et “prérequis” à l’université », Le Monde, nº 22543, 6 juillet 2017, p. 11.

Les familles dites monoparentales représentent aujourd’hui plus de 20 % des familles avec enfants mineurs en France, comme en moyenne en Europe. La monoparentalité est généralement associée à de plus grands risques d’exclusion et de précarité, auxquels répondent différentes politiques sociales. Il est ainsi important de savoir combien de temps dure cette situation, en considérant que la « monoparentalité » prend fin soit avec la mise ou remise en couple du parent seul, soit lorsque les enfants quittent le foyer. Cet article présente une méthode originale d’estimation de cette durée, à partir d’un échantillon de familles dites monoparentales pour lesquelles seules les anciennetés dans la situation à la date de l’enquête sont observées (échantillonnage dans le stock). Elle combine un calcul de la fonction de vraisemblance des observations selon la méthodologie proposée par Stephen Nickell avec l’introduction de risques instantanés de sortie de la situation proportionnels comme dans le modèle de David Cox. Plusieurs simulations reproduisant des cas réels et variés confirment la fiabilité de cette méthode.

Appliquée aux données de l’Enquête famille et logements de 2011, elle permet d’estimer que la moitié des parents de famille dite monoparentale sortent de cette situation au bout de trois ans. Il en reste encore 30 % au bout de huit ans, et seulement 4 % y restent plus de dix-huit ans. Les femmes passent en moyenne 6,1 ans à la tête d’une famille dite monoparentale et les hommes 4,1 ans, soit une durée moyenne de 5,7 ans.

Les causes à l’origine de la « monoparentalité » ont une incidence. Ainsi, les femmes qui ont vécu une situation de « monoparentalité » à l’issue d’une séparation sont celles qui y passent le moins de temps (5,4 ans en moyenne), suivies des veuves (5,7 ans), tandis que celles qui ont eu un enfant en dehors d’une relation de couple y restent nettement plus longtemps (9,1 ans). Ces différences s’expliquent aussi par l’âge des enfants au début de la situation : les femmes qui ont eu un enfant sans avoir vécu en couple sont en situation dite monoparentale dès sa naissance, alors que les femmes qui deviennent mères de famille dite monoparentale à la suite d’un décès ou d’une séparation ont, à l’entrée dans cette situation, des enfants plus âgés.

Le niveau d’études a également une influence : les femmes qui ont seulement le baccalauréat ou un diplôme inférieur sont celles qui passent le moins de temps en situation de « monoparentalité » (5,5 ans environ), contre 7,6 ans pour celles qui n’ont aucun diplôme et 6,4 ans pour celles qui ont un diplôme d’études supérieures.

L’échantillon masculin trop faible n’a pas permis à l’Institut national de la statistique et des études économiques d’atteindre le même niveau de précision que pour les femmes.


À comparer avec l’allocution prononcée par le même auteur le 11 juin 1994 lors du colloque organisé dans le cadre du 3e congrès de l’association SOS PAPA sur le thème « Devenir et rester père, quel combat ? ».


  • Jacquin (Jean-Baptiste), « Justice. Une loi pour donner des moyens et moderniser », Le Monde, nº 22543, 6 juillet 2017, p. 11.

  • Lebrun (Dominique), « L’ouverture de l’assistance médicale à la procréation (AMP) à l’homoparentalité et aux personnes seules ? », 5 juillet 2017.

On sait que le mariage protège la santé, via de multiples mécanismes, mais cet effet peut s’être affaibli avec la désinstitutionnalisation du mariage aux États-Unis. L’auteur de cet article a voulu tester cet éventuel déclin de l’effet protecteur du mariage. L’évolution du lien entre l’état matrimonial et l’état de santé général subjectif au cours de trois cohortes de naissance (12 373 personnes) a été estimée à l’aide de la Panel Study of Income Dynamics (1984-2011). Par rapport au célibat, on constate bien un meilleur état de santé mais uniquement dans les mariages durant au moins dix ans, et seulement parmi les femmes. Cet effet est cependant complètement atténué chez les femmes de la plus jeune cohorte de naissance.



Guillermo Fajardo Arroyo vs Aude Torrent

Faire un don

Totalement indépendant, ne bénéficiant à ce jour d’aucune subvention publique et ne vivant que de la générosité privée, P@ternet a besoin du soutien de ses lecteurs pour continuer, et se développer. Si cet article vous a intéressé, vous pouvez soutenir P@ternet grâce à un don ponctuel en cliquant sur l’image ci-dessous.

helloasso

Laissez un commentaire (respectez les règles exposées dans la rubrique “À propos”)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.