Résultats 2017 du Baromètre OPE de la conciliation entre vie professionnelle, vie personnelle et vie familiale

Communiqué de presse commun de l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise et de l’Union nationale des association familiales

Union nationale des associations familiales

Cette neuvième édition du Baromètre OPE de la conciliation entre vie professionnelle, vie personnelle et vie familiale [1] souligne l’intérêt croissant porté à ce sujet par les salariés français. 93 % des salariés interrogés considèrent que l’équilibre des temps consacrés à la vie professionnelle et à la vie personnelle est un sujet important voire très important.

Ce chiffre reste stable par rapport à l’année dernière, confirmant l’importance de l’enjeu pour la quasi-totalité des salariés ainsi que le sentiment de « manquer de temps » au quotidien (71 %, + 3 points par rapport à 2016).

Le nombre de salariés insatisfaits de l’aide apporté par leur employeur en termes d’équilibre des temps demeure majoritaire : 64 % des salariés interrogés estiment que leur employeur « ne fait pas beaucoup de choses » pour les aider à équilibrer leurs temps de vie.

Les chiffres clés

L’équilibre des temps de vie continue, en 2017, d’être une préoccupation majeure pour une très large majorité de salariés français.

  • L’équilibre entre les temps consacrés à la vie professionnelle et la vie personnelle reste un sujet de préoccupation « important » pour 93 % des salariés interrogés.
    • Le chiffre de 93 % demeure stable par rapport à l’année dernière, confirmant l’importance de l’enjeu pour la quasi-totalité des salariés.
    • D’autant plus que 71 % des salariés ont le sentiment de « manquer de temps » au quotidien, un score en hausse de 3 points par rapport à l’année dernière et qui retrouve son niveau de 2015.
  • Au-delà du temps passé dans l’entreprise et au travail, c’est l’équilibre entre les temps de vie (professionnel, personnel, familial…) et la prise en compte de cet équilibre par l’entreprise qui est mis en avant.
    • 32 % des salariés ne trouvent pas correct le temps qu’ils consacrent à leur vie professionnelle.
    • Face à ce défi, les entreprises et les managers restent encore trop en retrait : seuls 20 % des salariés estiment que leur employeur « fait beaucoup de choses » pour les aider à équilibrer les temps de vie, contre 64 % qui estiment qu’il « ne fait pas beaucoup de choses ».
  • Cette année encore, l’équilibre des temps reste un enjeu de performance économique et sociale selon les salariés.
    • Pour les salariés interrogés, un meilleur équilibre des temps améliorerait la qualité de vie des salariés et la santé au travail (pour 97 %, dont 68 % de manière très importante et 76 % des mères), le climat social (97 % et 56 %) ou l’engagement personnel (96 % et 51 %).
  • Comme en 2016, les attentes des salariés concernant les mesures prioritaires à mettre en place en vue d’un meilleur équilibre des temps opèrent une véritable montée en puissance.
    • On note toutefois que les actions des employeurs en matière de vigilance sur la charge de travail et d’organisation efficace des réunions commencent à porter leurs fruits : en 2016, 36 % des salariés interrogés souhaitaient que leur employeur soit attentif aux horaires et à la charge de travail des collaborateurs, ils ne sont plus que 30 % en 2017 à exprimer cette attente. Par ailleurs, l’organisation efficace des réunions disparaît cette année du TOP 10 des mesures prioritaires à mettre en place.
    • On assiste cette année au retour des solutions d’accueil des enfants dans le TOP 10 des mesures prioritaires.
  • Parmi les mesures attendues par les salariés on note ainsi :
    • 50 % de mesures relatives à l’organisation du travail : souplesse des modalités et horaires de travail (45 %), possibilité d’aménager les horaires de travail en fonction des contraintes personnelles (44 %), horaires et charge de travail raisonnables pour les collaborateurs (30 %), règles simples de vie quotidienne comme éviter les réunions tôt le matin ou tard le soir (26 %), télétravail et travail à distance (25 %).
    • 30 % de mesures de soutien financier : mutuelles avantageuses pour les familles (36 %), congés familiaux rémunérés (20 %), aide au financement des modes de garde, de la scolarité et des études (19 %).
    • 10 % de mesures d’ordre managérial : sensibilisation et formation des managers à la prise en compte de l’équilibre des temps (18 %).
    • 10 % de mesures de services qui facilitent le quotidien : solutions permanentes ou ponctuelles d’accueil des enfants (crèches, accueil d’urgence, centre de loisirs…).

Focus Famille

  • Les parents (95 %) sont, plus souvent encore que les autres salariés (87 %), préoccupés par l’équilibre des temps. 75 % des salariés parents déclarent manquer de temps (contre 62 % de ceux qui n’ont pas ou plus d’enfant à charge). Même si elle tend à se réduire à mesure que l’âge du plus jeune enfant s’élève, l’inégalité parents / non parents se retrouve à tous les âges des enfants.
  • 85 % des parents dont le plus jeune enfant a moins de six ans déclarent manquer de temps. 62 % d’entre eux passeraient davantage de temps avec leur famille s’ils le pouvaient (contre 33 % pour l’ensemble des parents salariés). 71 % des parents d’enfant(s) de trois à cinq ans estiment que leur entreprise « ne fait pas beaucoup de choses » (64 % pour l’ensemble des salariés).
  • La préoccupation pour l’équilibre des temps progresse avec le nombre d’enfants : elle est jugée « très importante » par 67 % des parents salariés de trois enfants et plus (parents d’un enfant : 54 %).
  • Les réponses des mères et pères convergent souvent, mais les mères traduisent fréquemment des préoccupations plus intenses : ainsi, 77 % des mères (contre 65 % des pères) jugent « très important » l’impact de l’équilibre des temps sur la qualité de vie des salariés et la santé au travail.
  • Depuis l’année dernière, le sentiment de manque de temps s’aggrave chez les parents (71 % à 74 %), pour les aidants familiaux (77 % à 81 %), davantage que chez les salariés n’ayant aucune de ces charges (stable à 58 %). Celui des mères reste très élevé (stable à 79 %), et celui des pères se dégrade nettement (de 64 % à 70 %).
  • Enfin, le sentiment de manque de temps explose pour les parents salariés de familles nombreuses : il passe de 67 % à 83 %.

« La conciliation vie professionnelle / vie familiale a trop longtemps été considérée comme relevant de la responsabilité des femmes, seulement. Or c’est uniquement par un engagement coordonné à la fois des pouvoirs publics, du monde du travail, et des individus – femmes et hommes – que l’on parviendra à en terminer avec le “plafond de mère”. Les pouvoirs publics ont d’énormes marges de progression. Nous nous y attelons. Je salue les entreprises qui en lien avec l’OPE ont décidé de prendre à bras le corps cette question de la parentalité. Chaque salarié-e doit pouvoir être libre d’organiser comme souhaité son articulation des temps de vie, mais cela passe par la garantie de l’exercice de ses droits et la garantie de l’accès aux infrastructures (comme les modes de garde) de la part de l’État, et par l’engagement des employeurs. C’est à ces deux conditions que chaque individu pourra s’épanouir. »

Marlène Schiappa, Secrétaire d’État à l’Égalité entre les hommes et les femmes

« L’équilibre des temps de vie est un enjeu majeur dans une société où l’hyper-connectivité et le digital réduisent de plus en plus la frontière entre temps personnel et temps professionnel. Les actions concrètes déployées par les employeurs commencent à produire des effets positifs, notamment en termes de vigilance concernant les horaires et la charge de travail ou bien encore d’efficacité des réunions. Néanmoins, le nombre de salariés insatisfaits reste majoritaire : les salariés demandent davantage de mesures concrètes liées notamment au développement du télétravail, à la souplesse des horaires et à la prise en compte de la vie personnelle. »

« La conciliation entre vie familiale et vie professionnelle est un enjeu d’égalité professionnelle qui ne doit pas s’aligner vers le bas, mais faire converger les mères et les pères vers une conciliation plus sereine avec leur vie de famille. À l’heure où il est question d’inversion des normes dans le droit du travail, il faut notamment que la conciliation vie familiale et vie professionnelle devienne un droit, en intégrant systématiquement ce thème aux négociations d’entreprise. »

Notes

1. Enquête réalisée pour l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise, en partenariat avec l’Union nationale des association familiales. Sondage effectué en ligne du 7 au 22 avril 2017, auprès d’un échantillon de 1 002 salariés représentatif des salariés résidant en France métropolitaine. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région de résidence et taille d’agglomération. Les « salariés-parents » identifiés au sein de l’échantillon correspondent aux salariés qui ont au moins un enfant de moins de vingt-cinq ans vivant dans le foyer.


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