La féminisation de la magistrature (suite)

Union syndicale des magistrats

Après le Syndicat de la magistrature mardi dernier (voir notre article du 18 avril), c’est l’Union syndicale des magistrats qui a été auditionnée aujourd’hui par l’Inspection générale de la Justice dans le cadre de la mission sur la féminisation des métiers de la justice (voir notre article du 8 mars dernier).

Le syndicat majoritaire a souligné que « la féminisation de la magistrature est l’évolution majeure connue par le corps depuis les années 1970-1980 » :

« Selon les données les plus récentes du Bilan social du Ministère de la Justice de 2014 les effectifs de magistrats comptent 5 192 femmes et 3 000 hommes soit un pourcentage respectif de 63,4 % de femmes et de 36,6 % d’hommes.

« […] Dans les plus jeunes générations (25/34 ans) c’est plus de 86 % des magistrats recrutés qui sont des femmes. Il existe donc un déséquilibre très important entre les sexes dans les recrutements de la magistrature. »

Sur le fond, et comme le Syndicat de la magistrature, l’Union syndicale des magistrats prétend que la féminisation de la magistrature est principalement due au « misérabilisme des rémunérations qui cantonne ces métiers en des activités procurant un salaire d’appoint pour un couple »… Devant cette indécence de petits bourgeois aigris, nous ne pouvons résister au plaisir de citer à nouveau le constat établi par notre cher Honoré de Balzac dans Splendeurs et misères des courtisanes :

« Aujourd’hui le magistrat, payé comme un fonctionnaire, pauvre pour la plupart du temps, a troqué sa dignité d’autrefois contre une morgue qui semble intolérable à tous les égaux qu’on lui a faits ; car la morgue est une dignité qui n’a pas de points d’appui. »

Nos lecteurs les plus charitables s’empresseront certainement de verser au plus tôt de généreuses aumônes dans les sébiles tendues à l’ombre des tribunaux par ces milliers de prolétaires en robe noire ainsi réduits à la mendicité. Un bienfaiteur avisé en valant deux, nous leur conseillons cependant de mesurer leur charité à l’aune de la grille indiciaire des magistrats, dont l’édition 2013 se trouve sur le site de l’École nationale de la magistrature. Ils compléteront utilement leur information sur le statut du lumpenproletariat judiciaire en consultant la brochure éditée par l’Union syndicale des magistrats à l’intention des néophytes en gueuserie. Les pères de famille ruinés par des procédures sans fin envieront probablement le « droit à la protection » (doux euphémisme pour ne pas parler de droit à l’impunité) complété par l’« assurance professionnelle » dont jouissent les meurt-de-faim du palais.

Le jour viendra-t-il où sera demandé aux pères de verser aux juges aux affaires familiales une pension alimentaire au titre du devoir de secours ?


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